Cette fois-ci je donne dans le frais, le qui sent l'encre à peine sèche, le qui a encore le cordon ombilical à la main, bref le neuf. Je reviens des salles obscures où j'ai assisté à un film tout juste sorti de l'avant-veille au soir : Arsène Lupin.

Commençons par le commencement, le titre est un peu trompeur. Il s'agit bien des aventures du cambrioleur le plus célèbre de la littérature française, mais d'après La Comtesse de Cagliostro, écrit a posteriori par Maurice Leblanc pour éclairer la jeunesse de son personnage. Le film relate donc les événements qui ont mené Lupin de petit-chapardeur-doué-mais-inexpérimenté à gentleman-cambrioleur-de-légende, avec trésor des rois de France et aiguille creuse à la clé.

Question scénario, pas grand-chose à souligner. Ma lecture du roman sus-cité est trop ancienne pour que je pointe du doigt de possibles déviances et invraisemblances. Je ne me souvenais cependant pas que Lupin eût un fils, et croyais que la seule femme qu'il ait jamais vraiment aimée (en-dehors de sa fameuse nourrice Victoire, étrangement absente ici) était morte tragiquement dans l'Aiguille creuse, nettement plus tard. Notons également ce que je considère comme un anachronisme et/ou une invraisemblance de taille, mais dont je ne parlerai pas plus vu qu'elle constitue l'une des surprises de fin (faut pô gâcher).

Du côté du traitement esthétique, les effets spéciaux sont assez discrets (ce qui est une prouesse pour un film d'action de nos jours). Les décors et costumes d'époque sont efficaces sans être gênants ni trop mis en avant. La bande son ne m'a pas particulièrement marqué, sauf la chanson de fin où les paroles de -M- sont peut-être très judicieuses mais sa voix de tête peu adaptée.

Enfin les acteurs. Romain Duris est un Arsène Lupin convaincant sans être flamboyant. Le vrai héros du film est la vénéneuse comtesse magistralement personnifiée par Kristin Scott-Thomas. Pascal Greggory est également très bon en méchant-qui-joue-double-ou-triple-jeu, et Robin Renucci sobre et efficace. Je craaaque pour Eva Green, la jeune première.

En résumé, c'est un bon divertissement que la plupart apprécieront pendant deux heures. Les mordus cinéphiles et amateurs de Lupin peuvent aller le voir sans trop hésiter. Quant à ceux qui choisiront de ne pas aller au cinéma, ils pourront attendre un an sur Canal, deux sur la une et après sur la six (co-productrices).

Flânons donc.