Voilà une découverte loin d'être inintéressante. Le hasard n'a pas été trop facétieux puisque j'avais choisi ce roman sur les rayonnages de la bibliothèque municipale et sur la foi de sa quatrième de couverture tout à la fois. Dans Code vaudou donc, Thierry Gandillot raconte l'histoire d'un assureur de Louisiane complètement véreux. Ayant dilapidé subrepticement l'essentiel de la fortune familiale, dans des opérations toutes plus douteuses les unes que les autres, il se voit dans l'obligation de réussir un gros coup s'il veut parvenir à éviter des désagréments substantiels (genre quelques dizaines d'années de prison). Son coup de poker sera donc une arnaque bien huilée pour extorquer à un beauf d'affaires milliardaire de Floride la rondelette somme de 50 millions de dollars, sous prétexte de lui faire acheter un fichier secret de mille assurés richissimes. Fichier bidon évidemment, puisque inventé par l'assureur à partir d'anonymes tous obligeamment décédés depuis plusieurs années.
Mais alors que tout semble sur le point de se réaliser, le fichier fantôme se rappelle au bon souvenir de son créateur de façon bizarre : lettre de résiliation d'un contrat inexistant, mort qui meurt une deuxième fois... le fichier aurait-il été envoûté, et l'assureur avec ?

Je le disais donc en ouverture, un livre pas désagréable du tout. Le style est très correct sans être extraordinaire. L'ambiance chaude du vieux Sud américain est bien relatée. L'intrigue progresse intelligemment et l'on suit les affres du héros pourri avec autant de doutes et de questions que lui s'en pose. Tout cela serait fort bon s'il n'y avait le dénouement. Le genre de fin que l'on reproche parfois à Molière et qui nous laisse sur la nôtre, de faim. Tout se termine quand le fil de l'histoire rencontre un monde massif certes très cohérent mais dont le seul lien avec l'intrigue réside dans le passé non dévoilé du héros. En d'autres termes, la fin arrive comme des cheveux sur la soupe. J'aurais aimé quelques détails discrets parsemés ça et là pour l'annoncer, voire la laisser deviner aux plus perspicaces (dont je ne fais pas partie). Je ne peux pas m'empêcher de me dire que c'est un peu facile comme méthode.
Néanmoins tout n'est pas à jeter et s'il fallait mettre une note sur 20 je mettrais... treize, par superstition.

Flânons donc.