Voilà un livre qui ne manque pas d'originalité. A première vue pourtant, l'histoire semble classique. Marin sort de prison, et pour asseoir la réputation de la "famille", il décide avec l'accord de "l'oncle" d'organiser un gros coup : le hold-up du casino. Andrei et Pierre, les autres "neveux", seront bien sûr de la partie.

Mais voilà, outre le fait que tout ne se déroule pas comme prévu, le récit, mis sous la plume de Pierre, est singulier. Il raconte les événements tels qu'ils se sont déroulés, simplement mais avec souvent un regard détaché. L'ambiance est glauque comme les rapports entre ces petits malfrats, mais aussi étrangement ouatée. Tout est assourdi, arrondi, étouffé, irréel. On jurerait presque qu'un voile de brouillard a été tendu entre l'action et le lecteur. Le résultat, surprenant, est pourtant remarquable. Je vous livre l'un des commentaires en quatrième de couverture : "Rien ne vient troubler l'étrange fluidité du récit". C'est exactement ça. Je salue donc la maîtrise technique de l'auteur, Tanguy Viel, qui impose un style original et fascinant.
D'autant plus fascinant pour moi, rédacteur amateur (je n'ose pas dire écrivain), qu'il démontre qu'il est possible d'écrire un roman entier (court certes, mais roman tout de même) sans le moindre dialogue. C'est rassurant.

Flânons donc.