Pour vous parler de ce roman de Nicolas Fargues, je recopie directement le "résumé" de la quatrième de couverture.
"Bonjour. Je ne voudrais pas me vanter mais si la lâcheté masculine, le petit monde de la télévision française et l'Amérique du Nord vous intéressent, ce livre devrait vous plaire. Je vous le dis avec d'autant plus de simplicité que, de même que le héros ne cherche pas à jouer les héros dans ce livre, je n'ai pas cherché, moi, en l'écrivant, à y faire de la littérature."

Tout semble dit dès le départ. Ce n'est pas de la littérature. Si je voulais être cassant, je dirais que c'en est un vague sous-produit. Pas d'architecture, un point de départ sans doute pris au hasard et un point d'arrivée mollement consensuel, pas de progression. Pas de propos non plus, juste les atermoiements du personnage principal que l'on suit de façon archi linéaire. Pas d'action ou à peine, des rebondissements limités à des prémices, bref, rien que du très pauvre.
Et pourtant. Pourtant, il est un domaine où ce roman se montre riche. D'une richesse incomparable. Celui des effets de style. Cela agace, dès le début. Dès la première phrase : "J'ai toujours pensé qu'un écrivain ne pouvait faire un héros crédible de roman". Puis deux pages pour développer l'idée. Mais le héros narrateur est un écrivain. Autre exemple, les mises en abyme répétées : un personnage parle au héros écrivain de son dernier roman, et c'est justement une caractéristique du livre que vous avez entre les mains. A la longue, c'est pénible, cette connivence artificielle et forcée avec le lecteur. Ou encore, les références à d'autres auteurs, tout en précisant systématiquement entre parenthèses qu'il ne les a pas lus. Grrrr.
Je pourrais allonger la liste, mais on va me taxer d'utiliser l'énumération comme un effet de style ! Bref, allez lire autre chose sans scrupules et sans regrets.

Flânons donc.