Quel besoin ont-ils tous d'écrire ? Je n'en peux plus. Je ne supporte plus de les imaginer à leur bureau, tous ces petits écrivaillons. Qui devant l'écran de son ordinateur et qui armé de son stylo plume fétiche. Untel se réveillant au beau milieu de la nuit avec une idée magnifique pour le chapitre 4 - le rallonger, évidemment ! Un tel autre qui, armé d'un micro et d'un enregistreur, devient nègre officiel et va extorquer de prétendues révélations absolument sincères à une soi-disant starlette.
Tous ces gratte-papier me donnent des boutons. Les pires, ce sont les morts. Ils ont beau avoir passé l'arme à gauche, ils sont réédités année après année, pour aller ennuyer des générations successives d'écoliers. Et figurez-vous qu'il y en a de plus en plus, de ces "classiques" ! Quelle misère.
Evidemment, ceux à qui je voue la haine la plus féroce sont ceux qui ne savent pas faire court. Le champion du genre, c'est le petit père Proust. Il a de la chance d'être enterré depuis belle lurette, sinon je crois que j'aurais craqué, je lui aurais collé une belle paire de claques. Pour lui apprendre.
Certains me disent que je ne devrais pas détester les auteurs à ce point. Après tout, c'est vrai, ils me font travailler. Il n'empêche, on voit bien que ce n'est pas eux qui les portent, leurs cartons de bouquins ! C'est moi.