Séance de cinéma inopinée mais hautement rafraîchissante pour moi hier soir. Désentubages cathodiques est un documentaire sorti récemment et concocté par Zalea TV, une télé associative (et donc indépendante) qui n'émet plus depuis 2003 suite à une censure de fait du CSA. Le principal cheval de bataille de Zalea est de dénoncer le bourrage de crâne toxique de la télé marchande (service "public" compris).
Le film, sous-titré Grosses ficelles du petit écran, est donc une suite de petits sujets décryptant chacun une facette peu glorieuse (voire franchement scandaleuse) de notre pauvre PAF : collusion politico-médiatique et mensonges éhontés (la séquence -édifiante- sur Chirac aurait pu durer des heures), mystification, manipulation (les otages français en Irak), fausse impartialité (le référendum, bien sûr)... Sans pour autant s'empêcher d'en rire, parce que c'est tellement gros !
J'encourage donc tous ceux qui le veulent et le peuvent à voir ce film d'urgence. Est-il besoin de préciser qu'il n'est pas à l'affiche des grands multiplexes ? Les lieux et dates sont sur le site de Zalea TV, et il passera un peu partout, de Paris à Nîmes et de Brive à Nancy.

Mais je ne peux pas parler de ce film sans évoquer plus particulièrement une séquence hilarante. Vous savez peut-être qu'il existe une petite babiole technologique nommée TV-be-gone. C'est ni plus ni moins qu'une télécommande universelle, réduite à la taille d'un porte-clefs, et avec un seul bouton : OFF. Elle ne sert donc qu'à éteindre la télé. Cette nouvelle arme a donné naissance à des commandos de "tivibigoneurs" qui, en état de télégitime défense, éteignent discrètement mais à tour de bras le plus d'abrutisseurs possibles. Et la vision de leurs exploits, en caméra cachée, est proprement réjouissante. Acte 1 : dans des grandes surfaces, au rayon télé... un carnage. Dans la salle, les spectateurs rient déjà sans retenue. Acte 2 : encore plus specatculaire, des tivibigoneurs s'infiltrent au PS et à l'UMP le soir du référendum et éteignent à répétition. Le décompte avant vingt heures : 7... 6... 5... 4... 3... et à 2, boum, plus rien. Exclamations autour de ladite télé, et éclats de rire dans la salle. Le fin du fin : ce même soir, un sniper téméraire a réussi a éteindre de grands écrans... au ministère de l'Intérieur !
Une séquence franchement jouissive, et je crois comprendre pourquoi. Ce n'est rien de plus qu'un gros gag, ça ne porte pas à conséquence (de façon directe ou dramatique, au moins)... et en même temps ça a quand même un sens, et un message.

Désentubons-nous donc, et dans la bonne humeur.