Pas la peine de tourner autour du pot, vous avez compris, j'ai lu le fameux tome 5 "Harry Potter and the Order of the Phoenix". Avec un peu de mal quand meme. Parce que bon, les 870 pages de l'edition americaine, faut prevoir de l'eau a cote pour les ingurgiter. Sachez par exemple qu'on peut aussi le trouver en version lue : sur le coffret c'est ecrit "duree environ 27 heures". Ce qui doit faire pas loin de 22 CD. Clairement, ce n'est plus un bouquin pour enfants. La Loi magique de l'offre et de la demande est passee par la : il faut ecrire pour ceux qui achetent.

En ce qui concerne la trame de l'histoire, vous ne serez pas surpris. Dit autrement : c'est toujours la meme chose. Harry retourne a l'ecole, il lui arrive plein de galeres (la elle s'est surpassee) pendant toute l'annee, puis ca tourne a la baston avec Voldemort, et finalement Dumbledore arrive, sauve la situation et explique tout a Harry. Je sais pas pourquoi, mais au cinquieme volume je trouve ca un peu lassant... Pourquoi Voldemort attaque-t-il toujours a la fin de l'annee, jamais en decembre ou janvier ? C'est son cerveau reptilien qui lui indique les beaux jours pour passer a l'action ?

Question intrigue, ca se tient. Pas de doute, c'est du solide, du compact. A l'image du pave qu'on tient entre ses mains. Le theme du Ministere qui est totalement depasse et du coup prefere nier la situation et emm..... les "honnetes gens" fonctionne bien. Un poil demago, le "politiciens tous pourris" n'est pas loin, mais ne chipotons pas. Mais pour ce qui est des subtilites, vous repasserez. Le message est appuye, martele, grave au burin. Idem, si vous avez compris des les 20 premieres pages que Harry a 15 ans, est donc en plein age bete, et s'enerve pour un rien, vous risquez d'etre agaces de retrouver ce leitmotiv au bas mot une fois par chapitre. Tellement rabache qu'on finit par apprendre que meme le pere de Harry, a 15 ans, c'etait un petit con. C'est dire.

Au moment de la sortie - pardon, de la promo avant la sortie - l'auteuse a fait son cinema a grand renfort de "quand j'ai du tuer un de mes personnages dans ce livre, j'ai pleure". Alors la moi je rigole. Parce que la scene ou ce personnage meurt, c'est en plein milieu d'une bataille debridee entre bons et mechants. Pour l'adrenaline, c'est bien, mais pour les larmes c'est pas le moment.

De la meme facon, l'auteuse que l'on titillait sur ses delais soi-disant pas respectes a quasiment fanfaronne d'avoir quand meme "produit un quart de million de mots" (sic ou presque). J'aurais ete a sa place, je ne m'en serais pas vante. Parce que effectivement tout se tient jusqu'au petit detail. Mais avait-on vraiment besoin de lire tous ces details ? Ca sonne un peu comme "je me suis bien amusee a ecrire tous ces petits machins, alors apres j'ai eu la flemme de me relire et de faire des coupes dans ce qui n'etait pas indispensable".

En conclusion, ce n'est pas un mauvais bouquin. A mon sens, il lui a surtout manque un toilettage en regle pour le raccourcir d'un bon tiers. Maintenant, est-ce qu'il vaut les vingt et quelques heures obligatoires pour une lecture meme rapide ? Je n'en suis pas certain... A chacun de voir.

Flanons donc.