Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

lundi 15 septembre 2003

Jardin fatal : fatales hesitations

Un nouveau commentaire sur un bouquin qui a aterri sur ma table de chevet. En l'occurrence Jardin fatal, de Patrick Cauvin. Je me dois de preciser en preambule que j'ai toujours beaucoup aime les livres de Cauvin, je pense les avoir tous lus ou presque, et si j'ecris parfois des choses un peu plus longues qu'un blog, que je continue a le faire et que ca me fait plaisir, c'est un peu grace a lui.

C'est evidemment avec le tres connu E=mc2, mon amour que j'ai commence. La suite parue recemment (Pythagore, je t'adore, 1999 il me semble) n'est pas mal non plus. Mais mon prefere est de loin Haute-Pierre, qui reunit a mon avis des ingredients de tres haute qualite : une intrigue en beton, des rebondissements a repetition, une histoire d'amour en contrepoint, l'intervention d'un enfant pour mettre un peu de fraicheur. Et ce style tres... "decontracte" qu'on aime ou pas (moi j'aime).

Mais revenons a nos moutons. Depuis quelques annees, je n'ai pas pu ne pas remarquer que Cauvin a evolue, et je dois avouer que j'aime moins. C'est plus une question d'histoires que de style, il y a de moins en moins d'enfants, les intrigues deviennent de plus en plus sanglantes... la preuve, chez Albin Michel ils l'ont passe dans la serie "Special suspense", aux cotes de Mary Higgins Clark, ce qui n'est pas pour moi une reference (en resume digressif, ses 2-3 premiers dont La nuit du Renard etaient tres bien, depuis elle ronronne).

C'est donc avec ces a priori positifs et negatifs que j'ai lu ce nouveau volume. Devore serait plus exact, car c'est vraiment facile a lire, ca coule tout seul (je veux dire par la que c'est pas du Proust ;-))

A la fin, voila ce que j'en retiens. Il manque probablement a ce livre une direction d'ensemble. Si le postulat de depart est fantastique (grace a un cocktail mysterieux, un rosier se libere de ses racines), le reste de l'histoire est plutot calme (compare par exemple au tres sombre la Reine du monde). A part un assassinat de derniere minute, cela ferait plutot penser a un "vieux" Cauvin. Quant au dernier chapitre, on saute allegrement dans la science fiction. N'aurait-il pas mieux valu choisir entre tout ca, et s'y tenir ?

Heureusement, le style est toujours la, et c'est quand meme tres agreable a lire (je me repete ?). Les fans de Cauvin apprecieront sans doute. Pour les autres, ca reste un bon bouquin de plage (comment ca l'ete est passe ? zut), bien distrayant. Pour les gens qui sont dans la partie, les incoherences scientifiques, raccourcis et corollaires hatifs leur sauteront aux yeux, mais ca reste plutot drole.

En bref : ca vaut le coup.

Flanons donc.

mardi 2 septembre 2003

Quinze ans

Voila quelques jours, j'ai fini de lire "Quinze ans" de Philippe Labro. Seulement ? diront certains, sachant que ce roman est sorti en 1993. Mais il n'y a pas que les nouveautes qui soient dignes d'interet, n'est-ce pas ? Et comme de toute facon on ne peut pas tout lire...

Il s'agit la d'une chronique sur les emois d'un adolescent dans les annees 50. Meme si tout cela est visiblement romance, on devine un narrateur tres proche de l'auteur. Gage d'authenticite ? Peut-etre.

Mon avis : une histoire bien menee. Pas de doute, l'auteur a de la bouteille, il connait son affaire. Cependant, je n'ai pas pu empecher le sentiment d'un vague "deja-lu". Un adolescent mal dans sa peau (c'est presque un pleonasme) qui tombe en admiration devant un de ses camarades de classe porteur d'une personnalite plus affirmee, et fait n'importe quoi pour gagner son amitie. Lequel camarade a une soeur dont le narrateur tombe eperdument amoureux (du moins le croit-il). Cela sent un peu le cliche, une petite odeur de Grand Meaulnes qui traine...

Vous pourrez dire que je fais la fine bouche, que j'exagere. C'est possible. Mais je n'exagere pas en ajoutant qu'a defaut d'une trame 100% originale (cela existe-t-il vraiment ?), le style est tres propre et relativement agreable. Ceci dit, un bon style suffit-il pour faire un bon bouquin ? Probablement pas.

Pour aller jusqu'au fond des details de style, j'ai pu relever un petit "malgre que" qui me decoit un tantinet de la part de quelqu'un comme Philippe Labro. Oui, je chipote. Oui, j'ai pris un certain plaisir a le lire. Oui, j'attends mieux de L'etudiant etranger, qui figure dans la pile sur ma table de chevet. Vous en aurez probablement des nouvelles plus tard.

Flanons donc.