Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

mardi 31 août 2004

Lectures d'été - 3 - Mal de Terre : un constat peu amiable

Cet ouvrage co-écrit par Hubert Reeves et Frédéric Lenoir est sorti l'année dernière dans la collection Science ouverte, au Seuil. Comme l'indique son titre, il nous explique que la Terre va mal. Des maux tous liés à l'activité humaine au demeurant, et disséqués chapitre après chapitre : le réchauffement du climat, la pollution et les déchets, la disparition des espèces animales et végétales, les problèmes énergétiques, la production agricole pour nourrir les hommes...
L'ensemble du panorama fait froid dans le dos (malgré le climat qui chauffe, ha ha ha). Et il est (malheureusement) convaincant : en bon scientifique, Hubert Reeves justifie tout ce qu'il avance (nombreuses notes et références en fin de volume).
En résumé, même si elle n'est guère réjouissante, c'est une lecture que je recommande tout particulièrement. Pour être le plus nombreux possible à enfin réaliser qu'il est grand temps d'agir, individuellement et collectivement.

Flânons donc.

vendredi 20 août 2004

Lectures d'été - 2 - Le pain blanc : une farine juste un peu trop blanche

Nous devons ce roman à Daniel Crozes, membre de la fameuse "Ecole de Brive" dont les rangs comptent entre autres les célèbres Michel Peyramaure ou Christian Signol. On ajoutera, pour finir de planter le décor, que ce roman de 1994 a beaucoup contribué à la reconnaissance de son auteur.

Antonia, jeune immigrée espagnole, arrive en Aveyron avec sa famille à la fin du XIXème. Le pain blanc est l'histoire de sa vie, parmi les paysans de la région, dont un qu'elle va épouser. Ce petit paysan aux grandes idées, qui voulait au départ semer du blé sur sa terre et manger enfin du pain blanc, deviendra à force de travail, négociant en grain pour une petite puis une grande maison. Mais la guerre qui arrive va bousculer les choses.

Je serais de très mauvaise foi si je disais que c'est un livre à éviter. Il est en effet fort bien écrit, et pour qui a été flâner en Aveyron, cela réveillera quelques souvenirs. Une nouvelle fois, une vraie lecture d'été. Malgré tout, ce "roman du terroir" (vous pouvez lire cette critique du genre, très... NouvelObs) m'a un peu déçu par manque de mesure sur la fin. Le petit paysan qui finit par devenir négociant pour une grosse boîte, ça va. Mais que sa boîte l'envoie négocier aux Etats-Unis, en pleine guerre mondiale (la première), et sur le France qui plus est, c'est un peu too much. Bref, on n'y croit plus vraiment, la ficelle est un peu grosse.
A part ça, ceux qui aiment le genre ou ne le connaissent pas devraient en être ravis.

Flânons donc.

mardi 10 août 2004

Lectures d'été - 1 - La petite marchande de prose : gaîté à revendre

Voilà une bonne lecture qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, de regretter. La petite marchande de prose est le troisième tome de la saga de la famille Malaussène, narrée avec métier par Daniel Pennac. Vous ne connaissez pas ? Je vous renvoie illico au premier volume, Au bonheur des ogres. Vous y apprendrez tout ce qu'il faut savoir sur Benjamin Malaussène, sa vocation de bouc émissaire et sa famille totalement hors de l'ordinaire.

Et justement, dans cette histoire Benjamin va abandonner ses fonctions de bouc émissaire contre un job d'auteur à succès... usurpé. Ce qui ne sera pas, vous vous en doutez, sans provoquer péripéties et complications. Benjamin passera même de la condition enviée de grosse légume à celle moins enviable de légume tout court.

Comme je l'annonçais plus haut, c'est une bonne lecture. Pennac n'est pas un guignol, et ça se voit. Son style est agréable, suffisamment original pour sortir du lot, et suffisamment constant pour être reconnaissable. Ses intrigues sont dignes des romans policiers les mieux agencés, et son imagination est rarement prise en défaut. Pour l'instant, je n'y vois rien à redire. En attendant que je me décide à m'attaquer au tome 4, mais il faut savoir varier les plaisirs.

Flânons donc.