Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

samedi 25 septembre 2004

J'ai bien connu le Général : vive le Derec libre !

Suite de mes aventures de critique littéraire à la petite semaine. Vous avez certainement entendu ou entendu parler de Jean-François Derec, humoriste au petit bonnet rouge (à ne pas confondre avec le commandant Cousteau, l'un des deux est toujours de ce monde, merci pour lui) et membre épisodique de la multiforme "bande à Ruquier". A ceux qui ne le sauraient pas je l'apprends : il écrit aussi (Derec bien sûr, l'autre joufflu tout le monde le sait qu'il écrit). Son premier essai n'en était pas un, mais un recueil de textes courts, intitulé sans complexe De la survie en milieu hostile. Assez proche des sketches qui ont fait sa renommée, le bouquin était agréable mais pas totalement inattendu.

Ce second opus, tout récent et premier vrai roman est lui réellement surprenant. Au bon sens du terme, je le dis d'entrée de jeu. Le mystérieux conseiller Z., avant de mourir comme un banal SDF, a consigné ses mémoires dans une série de petits carnets. On comprendra l'intérêt des dites mémoires en apprenant que le conseiller Z. a été l'ombre du Général pendant quelques dizaines d'années. On y découvrira par exemple que "Mongénéral" a emprunté la plupart de ses grandes expressions (la chienlit, le quarteron de généraux, Je vous ai compris) à son ami resté invisible à la postérité. L'erreur est en partie réparée avec la publication posthume de ces carnets, ouf.

L'ensemble est franchement savoureux, et vous l'apprécierez d'autant plus que vous connaîtrez la vie de de Gaulle et l'histoire politique des années 60. A défaut, ne passez pas à côté quand même, ça vaut le détour.

Flânons donc.

vendredi 24 septembre 2004

Le pèlerin de Compostelle : un chemin peu accessible

Voilà un moment que je ne pipais mot. Un peu de lassitude, un changement de situation (bonjour chômage), pas de choses vraiment intéressantes à relater. Un zeste de temps pour lire quand même. Je continue donc ma série "fiches de lecture".

Le pèlerin de Compostelle est le premier récit de Paulo Coelho, plus connu évidemment pour l'Alchimiste que j'ai moi-même déjà cité sur ces pages (au passage, je recommande l'édition illustrée par Moebius, une petite merveille). Le narrateur -dont on peut se demander dans quelle mesure il est confondu avec l'auteur- est membre d'une société... secrète, mystique, ésotérique (?). L'un de ses rites d'initiation consiste à trouver (et mériter) une épée. Il doit pour cela parcourir le chemin du pèlerinage de St Jacques de Compostelle, depuis le pays basque et à travers l'Espagne. Il est accompagné d'un guide, pour le chemin mais aussi (surtout) guide spirituel, qui doit l'initier à des pratiques de méditation tout au long de la route. De rencontres surprenantes en apprentissages intenses, le narrateur suit son petit bonhomme de chemin.

La quatrième de couverture, la préface claironnent que ce premier roman constitue la pierre d'angle, l'assise de toute l'oeuvre de Paulo Coelho. Que c'est par ce chemin qu'il a compris que (je cite) "l'extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires". Eh bien étant un gens très ordinaire moi-même, je suis au regret de dire que je n'adhère pas. Sa quête m'a semblé élitiste, et même rapportée dans un langage simple, elle ne me paraît pas accessible au commun des mortels. Pour dire court, il a prouvé par la suite qu'il pouvait faire bien mieux. Heureusement.

Flânons donc.