Encore un roman qui a atterri dans mes mains par la grâce de son titre et sa quatrième de couverture (il faut que je me surveille, ça devient trop régulier). Cette fois-ci, c'est Patrick Raynal qui a su piquer ma curiosité. Il faut dire qu'appeler son personnage principal Louis Seize et en faire un flic déchu, c'est efficace.
Louis Seize, ex-flic donc, sort de taule où il a passé cinq ans pour braquage. Il se retrouve très vite dans sa bonne ville de Nice. Enfin, bonne ville, c'est vite dit. Car quand deux caïds de la pègre locale se regardent en chien de faïence, que l'un d'eux embauche Seize de force avec pour mission de faire comprendre à l'autre qu'il prend un peu trop de place, ça fait vite du vilain. Les flingues crachent, les coups pleuvent, les coups tordus également, et quelques verres d'alcool bien tassés ne sont pas de trop pour faire glisser tout ça. Au milieu de ce bazar, Seize essaie de s'en sortir sans trop de bobos, et si possible de rafler un paquet de fric par la même occasion, histoire d'assurer ses vieux jours.
Evidemment, La clef de Seize est un roman noir et recèle tous les codes du genre. Des flics, des pourris, des flics pourris, une femme fatale, des coups de feu dans tous les sens, des magouilles énormes et une grosse somme en petites coupures. Mais ces éléments nous sont servis avec verve et en rythme, ils deviennent alors d'agréables poncifs, voire des clins d'oeil ou des références. En résumé, un roman serré comme un petit noir, costaud comme une rasade de pur malt.

Flânons donc.