Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

mercredi 26 juillet 2006

Le Baron Gris : une bonne première

Ca c'est une critique qu'on ne trouvera pas n'importe où. Et pour cause. Le Baron Gris, de Vincent Haxvyll, c'est un premier roman, dont la diffusion est encore (malheureusement) limitée. Pourtant, pour un premier bouquin, c'est remarquable.
De quoi ça parle ? De faits censés s'être produits à Nantes en 2002. D'un homme accusé à tort du meurtre de sa propre soeur. De l'alliance de circonstance entre cet homme et les "animaux de l'Ombre" : rats, chats de gouttière et pigeons de la ville. D'une quête éperdue et dangereuse de la vérité, sur le mode "on nous cache tout, on nous dit rien" et au besoin on flingue.
Autant le dire tout de suite, il y a de très bonnes choses dans ce livre, mais on sent aussi quelques maladresses, probablement imputables au manque d'expérience. Au rayon des bonnes choses, l'idée de départ. Elle n'est pas neuve (on pense évidemment aux Fourmis de Werber), mais elle est bien traitée. Le piège de vouloir expliquer trop précisément le pourquoi du comment de cette communication homme-animal a été évité avec bonheur. En revanche, le récit est finalement très humain, et j'ai été un brin déçu car, malgré une présentation en règle fort bien menée, l'ensemble de l'intrigue n'a finalement que très peu d'influence sur les communautés concernées. Si le début, la mise en place est un peu lente à mon goût, le rythme des deux derniers tiers est agréablement enlevé. Là où je suis plus sceptique, c'est sur le (gros) morceau de la fin. Vu ce qui précédait, la surprise (je ne la dévoilerai pas) devait être de taille. Elle l'est, mais je ne suis pas totalement convaincu... un autre choix aurait peut-être été plus judicieux, plus crédible. Quant au style de l'auteur, malgré quelques petites ruptures de langage ou incorrections sans gravité, l'ensemble est plus que respectable.
Pour vous procurer ce livre que bien sûr je vous recommande, plusieurs solutions : passer par les grands sites internet de vente de produits culturels (je ne vous ferai pas l'affront de les citer), ou bien contacter directement les Editions Amalthée (dans l'annuaire de Loire-Atlantique), ou encore aller voir le site de l'auteur. Bonne lecture.

Flânons donc.

vendredi 14 juillet 2006

Harry Potter tome 6 : une bonne préparation, quelques grumeaux

J'arrive après la bataille. C'est le moins qu'on puisse dire, puisque c'est seulement maintenant, bien après l'engouement publicitaire et médiatique, que je viens de lire Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé, autrement dit le tome 6 de la saga. Evidemment, le délai était volontaire. Histoire de ne pas trop faire le gnou. Bien sûr, ça m'a aussi laissé le temps d'apprendre le fait majeur du bouquin (attention je dévoile)... Dumbledore y meurt à la page 654. Cela ne m'a pas dérangé, vu que je m'y attendais. Ben oui, l'ensemble est un (énorme) roman d'apprentissage, une initiation, donc il faut bien à un moment ou un autre "tuer le père", au propre ou au figuré. Ici, le figuré c'est Dumbledore qui est l'image paternelle, et le propre c'est qu'il meurt vraiment, dramaturgie oblige. A vrai dire, je l'attendais un peu plus tard, mais tout ne peut pas se trouver dans le dernier tome non plus.
Je ne dirai pas grand-chose sur l'histoire : autant les précédents volumes, c'était "haro sur Harry", celui-ci c'est "tout pour Dumbledore", encore qu'un peu plus subtilement amené. Une année scolaire un brin plus tranquille, puisque le grand méchant loup serpent n'y apparaît pas (enfin pas directement). On peut donc y reparler de cours, de quidditch, de retenues, de sentiments... bref, pour un peu on se croirait dans Hélène et les garçons.
J'avais été assez critique sur le précédent tome ; j'ai trouvé cet avant-dernier bien meilleur, preuve que l'action ne fait pas tout... ou que Joanne n'est décidément pas très à l'aise avec les scènes de bagarre (la scène de la mort de Dumbledore m'a paru très lente, et la bataille concomitante très fouillis - indication supplémentaire qu'il ne faut pas confondre cinéma et littérature). Ce que j'ai aimé dans cet opus de préparation au dénouement final, c'est la façon d'avancer vers cette fin en ménageant un certain suspense, alors qu'en fait il ne se passe pas grand-chose, ce sont surtout des informations qui émergent. A ce titre, l'intrigue secondaire sur le prince, qui donne son titre au livre, est très réussie.
Evidemment, parvenu à ce stade, difficile de prétendre que je ne lirai pas le dernier. Mais il n'est pas impossible que je le lise lui aussi à la traîne.

Flânons donc.

mercredi 5 juillet 2006

Mordoc : contamination galopante du succès

Bon, je ne vous refais pas le topo sur Patricia Cornwell et sa Kay Scarpetta de légiste, puisque je l'ai déjà fait. Dans Mordoc, cette fois-ci c'est l'artillerie lourde qui est de sortie. On commence en effet (j'allais dire tranquillement) avec une affaire morbide (mais on a l'habitude) de cadavre démembré. Sauf qu'on vire assez vite à la parano, celle d'un début d'épidémie de variole. Tout le saint-frusquin ricain se met en place : zone de contamination, isolement, quarantaine, combinaisons anti-infectieuses dignes d'un astronaute, etc.
Je retire ce que j'avais dit sur le volume précédent, hors de propos, pas crédible. Ou plutôt je le maintiens, mais ce n'est plus vrai pour celui-ci. Parce qu'ici, on a beau avoir la grosse armada, les gros moyens, les grosses ficelles... c'est plausible. C'est effectivement comme cela que les Américains réagiraient face à un début d'épidémie grave. En envoyant l'armée.
Bref, moi aussi j'ai été contaminé. Rendez-vous au prochain tome.

Flânons donc.

lundi 3 juillet 2006

Ensemble, c'est tout : humaine surprise

Ce roman d'Anna Gavalda m'avait été plusieurs fois recommandé. Autant de raisons de l'emprunter lorsque je l'ai aperçu sur les rayons de la bibliothèque. Avec quelques inquiétudes cependant. La taille d'abord : Ensemble, c'est tout c'est un tout de 600 pages. Ca impressionne quand même un petit peu. Le thème ensuite : annoncer une histoire sur quatre éclopés de la vie, il y a de quoi hésiter un tantinet.
Foin de tout ça. Les six cent pages s'avalent comme du petit lait. Il y a pas mal de dialogue, et c'est écrit très léger, sans accrocs, tout en souplesse. J'ai mis deux semaines à en venir à bout (et encore, j'ai été long parce qu'il y avait beaucoup de foot en même temps). Quant à l'histoire, j'ai été agréablement surpris. Les personnages sont attachants et les portraits de Camille, Franck, Philibert et Paulette sont esquissés tout en nuances. Entre subtilité et humour, sans toutefois masquer leurs problèmes, les failles de chacun et les bleus de tous. Quatre caractères pourtant pas faciles qui se trouvent et s'améliorent les uns les autres, en toute simplicité (et pas sans heurts, mais ce n'est pas le plus important). Finalement, le mot qui caractérise le mieux ce livre, c'est : humain. Dans le bon sens du terme.
Ai-je besoin de préciser que je le recommande chaudement ?

Flânons donc.