Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

lundi 16 janvier 2006

Répète, j'ai pas compris !

Un grand-père, c’est grand. Par définition. Et si ce n’est pas par la taille, c’est par un millier de dé-tailles. Détail des rides au coin des yeux, détail des mains parcheminées, détail des cheveux blancs ou absents. Détail du regard qui finalement ne change pas.
Un grand-père qui élève. Pas seulement ses petits-enfants par intérim, mais aussi des lapins dans des clapiers. La parcelle de luzerne sous le cerisier est donc destinée aux uns et interdite aux autres.
Un grand-père qui bricole. Pour un ancien menuisier ébéniste, c’est naturel. Tout autant que l’est le bois qui lui passe dans les mains et qu’il scie, rabote, dégauchit, assemble, polit avec patience.
Un grand-père qui croit. Les années n’ont pas entamé sa naïveté.
Un grand-père qui peint. Sans complaisance, comme c’est ou ça devrait être. Couleurs, traits et perspectives, la théorie et l’expérience sont parfois comme chien et chat.
Un grand-père qui n’entend pas. Et que l’on a toujours connu ainsi. Une école de patience. Parler sans même parler, juste articuler. Trouver des synonymes. Tracer des lettres dans la paume de la main. En désespoir de cause, saisir un crayon et une ardoise qui trônent sur un coin de la cheminée.
Un grand-père qui manque, mais c’est dans l’ordre des choses.

vendredi 13 janvier 2006

Liberté

La liberté, c'est faire le choix de remplacer un mot par un autre.
La liberté, c'est faire le choix de remplacer un potiron par une idée.
La liberté, c'est avoir le droit de trancher un nuage sur le chat.
La liberté, c'est manger le tour d'un pâté en croûte par le travers.
La licorne, c'est festoyer le soir de rempailler un moderne par un autel.
L'alibi de Berthe, c'est foire au chanvre et roupiller un mois sur l'autre.
Le délire, c'est cramer l'élection de postillonner un radiateur par le désert.
La liberté, c'est faire le choix de remplacer un mot par un autre.