Un peu de mou dans ma production carnetière ces derniers temps. Et pourtant, ce n'est pas faute de matière, car les livres s'accumulent sur ma table de chevet. Et des bons. Celui-ci est même très bon. Remarquable. Poison vert de Patric Nottret (chez Robert Laffont et maintenant en poche) a l'allure d'un gros pavé indigeste. Et pourtant, il ne m'a fallu qu'une petite vingtaine de pages pour comprendre que ce roman haletant avait tout pour plaire. J'ai savouré les 340 restantes avec bonheur.

A mon sens, il n'y manque rien. L'intrigue est digne des plus grands romans policiers, peut-être un tout petit peu trop complexe vers la fin mais ce n'est pas gênant. La structure est une démonstration de narrations entremêlées qui finissent par se rejoindre, de détails dissimulés ça et là qu'on comprend plus tard (ce qui manquait à Code vaudou). La base scientifique et botanique est sans faille (au contraire de Jardin fatal, à mon regret) et expliquée clairement même pour les non spécialistes. Les personnages sont pittoresques (presque trop puisque aucun d'entre eux n'est réellement terne) et l'on s'attache à eux avec une facilité déconcertante. Le style de l'auteur est précis mais n'exclut pas d'être un peu relevé ; j'aime bien les romans avec plus de 200 mots de vocabulaire (on apprend des choses et on n'est pas pris pour des crétins). Et la cerise pour couronner le gâteau (si si !) : des touches d'humour comme des pépites de chocolat parsemées au gré des pages. Grandiose.

Et l'histoire, grosse bête, tu n'en as pas dit un mot ?! J'y viens.
Pierre Sénéchal est un flic. C'est même un écoflic, car il appartient à la FREDE, la mésestimée brigade des délits sur l'environnement. Ainsi, quand la police découvre sur un cadavre mitraillé en forêt de Chevreuse un petit sachet avec une feuille et quatre graines que rien ne permet d'identifier, c'est lui qu'on appelle. Point de départ d'une longue enquête qui, d'espions industriels en biotechnologie, de tueurs à gages en trafiquants de drogue, le verra aboutir dans la forêt luxuriante de Guyane.
En trois mots :
Un régal. Courez.

Flânons donc.

Poison_vert