Samedi, sortie inopinée au cinéma, je me suis retrouvé devant C.R.A.Z.Y. Je commence par un synopsis en une phrase : dans les années 70 au Québec, la chronique d'un jeune garçon qui cherche désespérément l'approbation de son père, ce qui n'est pas simple parmi ses quatre frères. Une famille haute en couleurs donc, et qui à mon avis flirte dangereusement avec les clichés, jugez-en un peu : l'aîné intello-à-lunettes, le cadet rebelle-et-drogué, le troisième sportif-et-propre-sur-lui (est-ce un hasard si c'est le seul blond de la famille ?), et le petit tardillon enrobé que tout le monde appelle Bouboule. Quant au quatrième, Zach, dont on suit la jeunesse, s'il est spécial c'est moins parce qu'il est né un 25 décembre et qu'il a une mèche blonde sur la nuque, comme le pense sa mère, que parce qu'il a des tendances homosexuelles qui ne vont pas lui faciliter la vie, surtout aux yeux de son père.
La problématique est posée, et je ne m'attarderai pas plus dessus. Pour ce qui est du reste, l'affiche vante en particulier la bande originale. Elle est assez datée bien sûr, et marquée au coin du bon rock avec les Stones, Bowie et son ambiguïté évidemment, et j'en passe. La scène de bagarre sur le 10.15 Saturday Night de Cure, ça donne. Mais pour être parfaitement honnête, j'ai aussi repéré du Dave, et évitez le film si vous êtes allergique à Aznavour, source d'un bon gag récurrent. Car malgré son thème pas toujours évident, ce film est loin d'être triste. Il y a d'abord le parler québécois, leur accent si musical pour nous autres, leurs expressions "sous-titrées en français" (un poil trop à mon avis, mais je chipote). Et puis il y a des trouvailles de mise en scène, des gags, des situations, des répliques qui font mouche : on s'esclaffe. Un film à rire et à pleurer.
En résumé, un film dont j'ai bien aimé la forme (juste un tout petit peu trop long), malgré mon manque d'affinité pour le sujet abordé.

Flânons donc.