Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

lundi 23 juillet 2007

Ocean's 13 ou la loi des séries

Une fois n'est pas coutume, je suis allé voir un film (presque) dès sa sortie. Ocean's 13, puisque c'est de lui qu'il s'agit, me paraissait la promesse au minimum de passer un bon moment, grâce à une distribution fournie et qui a fait ses preuves. Je ne m'étais pas trompé.
Le retour dans la bonne ville de Las Vegas laissait supposer un retour aux sources. Bingo. Il s'agit en effet d'un casse impossible, et d'un casino et son directeur trop arrogant. La combine cette fois-ci est de faire gagner de grosses sommes à un maximum de gens, pour couler le casino : c'est assez réjouissant.
Cependant, malgré des situations très drôles, un suspense bien soutenu et un effort louable sur les répliques-qui-font-mouche, l'ensemble a un petit air de déjà vu. Au passage, je tiens à signaler qu'il n'est nullement indispensable d'avoir vu le 12 pour comprendre le 13 (tout juste pour la scène avec Vincent Cassel vers la fin, et encore), en revanche le 11 est indispensable. On atteint là les limites des suites. En effet, dans ce genre de séries, il est rare que les numéros suivants ne s'essoufflent pas... je n'ai pas de contre-exemple. En bref, rien ne vaut l'imprévu, l'original, le neuf (Ah, je croyais que c'était le 11 ? La ferme, Averell !).
Du côté des acteurs, pas grand-chose à signaler. J'ai apprécié que Matt Damon soit un peu plus présent, Al Pacino en rajoute un chouia sur le directeur exécrable, et il y a une scène où ça saute aux yeux que Clooney est maquillé comme une voiture volée (merci Mistouflette). Le reproche le plus saillant : ça manque cruellement de femmes, tout ça. Ah, on la regrettera, Catherine Zeta-Jones ! D'autant plus que ça plombe la crédibilité du scénario : il est impensable que, dans sa bande de monte-en-l'air, Ocean ne se soit pas attaché les services d'au moins une femme, dont les atouts sont forcément différents des autres. La parité a encore de mauvais jours devant elle...

Flânons donc.

lundi 27 novembre 2006

Un concile pas très catholique

Cela faisait un moment que je n'avais pas été me faire une toile, donc cette fin de semaine j'ai trouvé le chemin de la nouvelle salle obscure la plus proche de chez moi. J'y ai vu Le concile de pierre, avec entre autres Monica Bellucci, Catherine Deneuve et Sami Bouajila (avec tous ces noms-là dans la même phrase, ça y est, les moteurs de recherche m'ont bien repéré). Allez, je suis gentil, un petit mot de l'histoire : une jeune femme adopte un enfant d'extrême-orient. Quand celui-ci atteint ses sept ans, des phénomènes étranges et inquiétants commencent à se produire : rêves, accidents puis meurtres sauvages, tous liés à l'enfant. Lorsqu'il est enlevé, sa mère en a découvert assez pour courir à sa poursuite aux confins de la Mongolie, mais elle n'est pas au bout de ses surprises...
Pour ceux qui l'ignorent, ce film a été fait d'après un roman de Jean-Christophe Grangé (auteur aussi des Rivières pourpres). Et c'est bien là que le bât blesse. "D'après un roman". Que j'ai lu, voilà déjà une paire d'années. Trop loin pour me souvenir des détails (heureusement), mais suffisamment pour que je puisse faire un minimum de concordances... enfin, que j'essaie. Parce qu'on a beau s'attendre à ce que l'adaptation d'un roman bien touffu au cinéma s'accompagne de simplifications, à ce point ça fait un choc. Le film n'a en effet plus grand-chose à voir avec le roman, juste une vague trame générale. Je me souvenais d'une héroïne volontaire, forte et maîtrisant les principes de self-défense, alors que Monica nous la joue peureuse-qui-se-surpasse-et-fait-plein-de-trucs, mais perpétuellement dépassée par les événements et soufflant comme un phoque. L'accident machiavélique sur le périph est devenu un vague machin surnaturel en pleine cambrousse. Quant à la relation très directe un personnage/son totem animal qu'il y avait dans le bouquin (le renne, le loup, l'ours et l'aigle, si ma mémoire est bonne), si quelqu'un l'a comprise rien qu'avec le film, qu'il me téléphone. D'ailleurs le loup et le renne ont tout bonnement disparu. Sur un plan technique, les quelques effets spéciaux sont un poil trop visibles à mon goût (le serpent et l'ours). Et puis je suis désolé de le dire, mais Catherine Deneuve s'empâte légèrement, et la Monica ne m'a pas paru aussi éblouissante que certains veulent bien le dire. Question de maquillage peut-être. (Enfin, on la voit quand même toute nue vers la fin, soit dit en passant pour les messieurs.)
En bref, si ce n'est pas un mauvais film, il a tout de même renforcé ma théorie du "voir le film d'abord, lire le livre après, sinon s'abstenir du film". Je crois qu'on ne m'y reprendra plus.

Flânons donc.

mardi 4 juillet 2006

Conversations géniales ou baratin insignifiant ?

Au risque d'augmenter vertigineusement ma moyenne sur l'année, je suis retourné au cinéma hier. J'y ai vu Conversation(s) avec une femme, en VO. D'abord le titre est très mal traduit (un de plus, ça devient malheureusement très courant : soit les titres sont traduits n'importe comment, soit ils ne le sont pas alors qu'ils pourraient très bien l'être ; mais je m'égare) : Conversations with other women, pour moi, ça se traduit par "Conversations avec d'autres femmes". Ou alors qu'on m'explique l'utilité de la modification.
Le sujet tient en peu de mots : lors d'un mariage, un homme et une femme qui se sont connus autrefois se retrouvent. Ils vont passer la nuit à évoquer leurs souvenirs, les confronter à leur vie présente et imaginer ce qui aurait pu ou pourrait encore être. J'en entends déjà qui hurlent au film chiant. C'est sûr que si vous avez besoin d'un minimum d'action pour apprécier un film, passez votre chemin. Les amateurs de subtilité, de psychologie et de demi-teintes peuvent continuer.
L'attrait principal de ce film, c'est le "split-screen". L'écran est en permanence divisé en deux, ce qui permet de suivre sur chaque moitié les réactions de chacun des personnages en même temps, plutôt que l'alternance classique champ/contre-champ. Ce serait ennuyeux si ça se limitait à ça, mais le procédé permet aussi de montrer les souvenirs de l'un ou l'autre, ses anticipations, son imaginaire.
Ce que j'en ai pensé ? D'abord que l'écran divisé, c'est une sacrée gymnastique oculaire. Heureusement que mon niveau d'anglais m'a permis de ne pas trop faire les allers-retours avec les sous-titres en bas, en plus. Ensuite que le système est intéressant, et que le réalisateur l'a relativement bien exploité ici. Mais il me reste un peu d'agacement de voir un visage sur un demi-écran, et le même quart de visage sur l'autre demi-écran lorsque les acteurs sont un peu trop proches. Et un peu de frustration aussi de n'avoir, par la force des choses, aucun plan large (est-ce la force de l'habitude ?). En résumé, je ne suis pas certain que ce soit une si bonne idée d'adopter ce style sur tout un film, mais sur une partie ça peut être efficace. En ce qui concerne les acteurs, je n'ai pas de reproches à formuler, je me suis laissé guider par leur histoire. Laquelle n'est tout de même pas d'une originalité absolue, et dont on se demande parfois où elle va (si elle va quelque part).
Bref, les étudiants en cinéma et les curieux pourront s'y rendre, les autres pourront s'en passer.

Flânons donc.

lundi 5 juin 2006

Ils sont fous ces québécois !

Samedi, sortie inopinée au cinéma, je me suis retrouvé devant C.R.A.Z.Y. Je commence par un synopsis en une phrase : dans les années 70 au Québec, la chronique d'un jeune garçon qui cherche désespérément l'approbation de son père, ce qui n'est pas simple parmi ses quatre frères. Une famille haute en couleurs donc, et qui à mon avis flirte dangereusement avec les clichés, jugez-en un peu : l'aîné intello-à-lunettes, le cadet rebelle-et-drogué, le troisième sportif-et-propre-sur-lui (est-ce un hasard si c'est le seul blond de la famille ?), et le petit tardillon enrobé que tout le monde appelle Bouboule. Quant au quatrième, Zach, dont on suit la jeunesse, s'il est spécial c'est moins parce qu'il est né un 25 décembre et qu'il a une mèche blonde sur la nuque, comme le pense sa mère, que parce qu'il a des tendances homosexuelles qui ne vont pas lui faciliter la vie, surtout aux yeux de son père.
La problématique est posée, et je ne m'attarderai pas plus dessus. Pour ce qui est du reste, l'affiche vante en particulier la bande originale. Elle est assez datée bien sûr, et marquée au coin du bon rock avec les Stones, Bowie et son ambiguïté évidemment, et j'en passe. La scène de bagarre sur le 10.15 Saturday Night de Cure, ça donne. Mais pour être parfaitement honnête, j'ai aussi repéré du Dave, et évitez le film si vous êtes allergique à Aznavour, source d'un bon gag récurrent. Car malgré son thème pas toujours évident, ce film est loin d'être triste. Il y a d'abord le parler québécois, leur accent si musical pour nous autres, leurs expressions "sous-titrées en français" (un poil trop à mon avis, mais je chipote). Et puis il y a des trouvailles de mise en scène, des gags, des situations, des répliques qui font mouche : on s'esclaffe. Un film à rire et à pleurer.
En résumé, un film dont j'ai bien aimé la forme (juste un tout petit peu trop long), malgré mon manque d'affinité pour le sujet abordé.

Flânons donc.

lundi 2 janvier 2006

Un Potter ça va, quatre films, bonjour les dégâts !

Grande première pour moi l'année dernière (ben oui, c'était déjà l'année dernière) : j'ai passé mon réveillon tout seul au cinéma. Voir le quatrième opus filmé d'Harry Potter. Je partais dans un bon esprit, j'avais plutôt aimé les trois précédents, il y a plein de choses potentiellement spectaculaires dans le livre, et la réalisation a été confiée au Mike Newell de 4 mariages et un enterrement.
Patatras ! Je cherche désespérément de quoi sauver le film... Tout ou presque y est frustrant ou raté à mon goût. En vrac, une finale de coupe du monde de Quidditch... sans match (on ne sait même pas qui a gagné !), un trio d'acteurs visiblement trop vieux pour faire 14 ans, un doublage qui m'a paru parfois limite incohérent (faudrait comparer avec la VO), des personnages caricaturés à l'extrême (où est passé le Dumbledore apaisant, malicieux et toujours maître de lui ? ici on a un petit vieux autoritaire, inquiet et énervé ; Voldemort est plus risible que terrifiant, avec un museau de serpent parfaitement raté), des personnages purement et simplement passés à la trappe (je ne les compte plus), d'autres réduits à pas grand-chose (Rogue est là ? McGonagall aussi ? pas vu), des oublis qui ôtent sens à tout (pas un mot sur le secret de Rita Skeeter, le labyrinthe de la troisième tâche est vide, à part des racines qui aggrippent les chevilles et les murs qui bougent !), etc etc... je crois que je pourrais continuer longtemps. Ah si, la maquette (probablement numérique) du stade de Quidditch est superbe.
Mais je n'ai pas abordé le pire, qui vise directement le réalisateur. Primo les acteurs sont généralement mauvais, caricaturaux, sans une once de subtilité. Secundo la mise en scène n'est qu'une suite de plans sans rapport entre eux, et qui sans les effets spéciaux ne dégageraient pas trois gouttes d'émotion. Mike Newell est peut-être très bon pour filmer les bafouillement de Hugh Grant et les sourires toutes dents dehors d'Andie McDowell, mais visiblement il ne sait dompter ni une marée d'effets spéciaux, ni un scénario touffu.

Ce qui me ramène au livre d'origine. D'habitude, je suis plutôt partisan de voir le film avant de lire le livre correspondant (sauf quand c'est ni plus ni moins que le scénario du film). Ici, sans avoir lu le bouquin au préalable, je me demande ce qu'on peut comprendre du film... pas grand-chose, j'en ai peur. Alors que ce n'était pas le cas pour les trois premiers, malgré quelques raccourcis inévitables. Il se pourrait tout simplement que ce soit le volume imposant du livre adapté qui soit la cause principale de ce ratage dans les grandes largeurs. Vu ce que j'ai dit du tome suivant, je crains pour le prochain film. En résumé, je suis un peu dégoûté d'avoir payé un plein tarif de 9 € pour voir ça.

Ma bonne résolution de l'année est donc : ne plus dépenser un centime pour enrichir la m'dame Rowling, ça n'en vaut plus la peine. Si l'occasion se présente en bibliothèque, je lirai éventuellement le tome 6 (et peut-être le 7, je suis curieux quand même, que voulez-vous ma brave dame). Mais pas question d'aller voir un nouveau film, sauf si le réalisateur change, et encore avec circonspection et après avoir recueilli plusieurs avis.
Dit autrement, je considère que, films ou livres, la "bonne" série s'arrête au tome 3, tant que c'est encore vraiment pour les enfants.

Flânons donc.

mercredi 16 novembre 2005

Désentubages cathodiques

Séance de cinéma inopinée mais hautement rafraîchissante pour moi hier soir. Désentubages cathodiques est un documentaire sorti récemment et concocté par Zalea TV, une télé associative (et donc indépendante) qui n'émet plus depuis 2003 suite à une censure de fait du CSA. Le principal cheval de bataille de Zalea est de dénoncer le bourrage de crâne toxique de la télé marchande (service "public" compris).
Le film, sous-titré Grosses ficelles du petit écran, est donc une suite de petits sujets décryptant chacun une facette peu glorieuse (voire franchement scandaleuse) de notre pauvre PAF : collusion politico-médiatique et mensonges éhontés (la séquence -édifiante- sur Chirac aurait pu durer des heures), mystification, manipulation (les otages français en Irak), fausse impartialité (le référendum, bien sûr)... Sans pour autant s'empêcher d'en rire, parce que c'est tellement gros !
J'encourage donc tous ceux qui le veulent et le peuvent à voir ce film d'urgence. Est-il besoin de préciser qu'il n'est pas à l'affiche des grands multiplexes ? Les lieux et dates sont sur le site de Zalea TV, et il passera un peu partout, de Paris à Nîmes et de Brive à Nancy.

Mais je ne peux pas parler de ce film sans évoquer plus particulièrement une séquence hilarante. Vous savez peut-être qu'il existe une petite babiole technologique nommée TV-be-gone. C'est ni plus ni moins qu'une télécommande universelle, réduite à la taille d'un porte-clefs, et avec un seul bouton : OFF. Elle ne sert donc qu'à éteindre la télé. Cette nouvelle arme a donné naissance à des commandos de "tivibigoneurs" qui, en état de télégitime défense, éteignent discrètement mais à tour de bras le plus d'abrutisseurs possibles. Et la vision de leurs exploits, en caméra cachée, est proprement réjouissante. Acte 1 : dans des grandes surfaces, au rayon télé... un carnage. Dans la salle, les spectateurs rient déjà sans retenue. Acte 2 : encore plus specatculaire, des tivibigoneurs s'infiltrent au PS et à l'UMP le soir du référendum et éteignent à répétition. Le décompte avant vingt heures : 7... 6... 5... 4... 3... et à 2, boum, plus rien. Exclamations autour de ladite télé, et éclats de rire dans la salle. Le fin du fin : ce même soir, un sniper téméraire a réussi a éteindre de grands écrans... au ministère de l'Intérieur !
Une séquence franchement jouissive, et je crois comprendre pourquoi. Ce n'est rien de plus qu'un gros gag, ça ne porte pas à conséquence (de façon directe ou dramatique, au moins)... et en même temps ça a quand même un sens, et un message.

Désentubons-nous donc, et dans la bonne humeur.

mercredi 28 septembre 2005

Comment perdre son temps

-> Regarder la suite des Visiteurs. Lourd, interminable, pénible, pas drôle.
Noter de surtout pas voir la suite de la suite que le scénario prévoit.

Flânons donc.