Au risque d'augmenter vertigineusement ma moyenne sur l'année, je suis retourné au cinéma hier. J'y ai vu Conversation(s) avec une femme, en VO. D'abord le titre est très mal traduit (un de plus, ça devient malheureusement très courant : soit les titres sont traduits n'importe comment, soit ils ne le sont pas alors qu'ils pourraient très bien l'être ; mais je m'égare) : Conversations with other women, pour moi, ça se traduit par "Conversations avec d'autres femmes". Ou alors qu'on m'explique l'utilité de la modification.
Le sujet tient en peu de mots : lors d'un mariage, un homme et une femme qui se sont connus autrefois se retrouvent. Ils vont passer la nuit à évoquer leurs souvenirs, les confronter à leur vie présente et imaginer ce qui aurait pu ou pourrait encore être. J'en entends déjà qui hurlent au film chiant. C'est sûr que si vous avez besoin d'un minimum d'action pour apprécier un film, passez votre chemin. Les amateurs de subtilité, de psychologie et de demi-teintes peuvent continuer.
L'attrait principal de ce film, c'est le "split-screen". L'écran est en permanence divisé en deux, ce qui permet de suivre sur chaque moitié les réactions de chacun des personnages en même temps, plutôt que l'alternance classique champ/contre-champ. Ce serait ennuyeux si ça se limitait à ça, mais le procédé permet aussi de montrer les souvenirs de l'un ou l'autre, ses anticipations, son imaginaire.
Ce que j'en ai pensé ? D'abord que l'écran divisé, c'est une sacrée gymnastique oculaire. Heureusement que mon niveau d'anglais m'a permis de ne pas trop faire les allers-retours avec les sous-titres en bas, en plus. Ensuite que le système est intéressant, et que le réalisateur l'a relativement bien exploité ici. Mais il me reste un peu d'agacement de voir un visage sur un demi-écran, et le même quart de visage sur l'autre demi-écran lorsque les acteurs sont un peu trop proches. Et un peu de frustration aussi de n'avoir, par la force des choses, aucun plan large (est-ce la force de l'habitude ?). En résumé, je ne suis pas certain que ce soit une si bonne idée d'adopter ce style sur tout un film, mais sur une partie ça peut être efficace. En ce qui concerne les acteurs, je n'ai pas de reproches à formuler, je me suis laissé guider par leur histoire. Laquelle n'est tout de même pas d'une originalité absolue, et dont on se demande parfois où elle va (si elle va quelque part).
Bref, les étudiants en cinéma et les curieux pourront s'y rendre, les autres pourront s'en passer.

Flânons donc.