Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

mardi 31 août 2004

Lectures d'été - 3 - Mal de Terre : un constat peu amiable

Cet ouvrage co-écrit par Hubert Reeves et Frédéric Lenoir est sorti l'année dernière dans la collection Science ouverte, au Seuil. Comme l'indique son titre, il nous explique que la Terre va mal. Des maux tous liés à l'activité humaine au demeurant, et disséqués chapitre après chapitre : le réchauffement du climat, la pollution et les déchets, la disparition des espèces animales et végétales, les problèmes énergétiques, la production agricole pour nourrir les hommes...
L'ensemble du panorama fait froid dans le dos (malgré le climat qui chauffe, ha ha ha). Et il est (malheureusement) convaincant : en bon scientifique, Hubert Reeves justifie tout ce qu'il avance (nombreuses notes et références en fin de volume).
En résumé, même si elle n'est guère réjouissante, c'est une lecture que je recommande tout particulièrement. Pour être le plus nombreux possible à enfin réaliser qu'il est grand temps d'agir, individuellement et collectivement.

Flânons donc.

lundi 30 août 2004

Un habituel village inhabituel

Vu le dernier film de M. Night Shyamalan, Le village. Les amateurs de ses précédents longs métrages (Sixième sens et Incassable, pour mémoire) ne seront pas déçus : les mêmes (bonnes) recettes y sont présentes. Du suspense, de l'angoisse, soulignés évidemment par une bande sonore juste à propos. Difficile de ne pas sursauter dans son siège aux moments-clés. Des décors superbes, des costumes XIXème (et pour cause) très justes, et un jeu sur les couleurs magnifique (totalement à l'opposé de celles d'Amélie Poulain par exemple) font partie des forces de ce film. Les acteurs s'en sortent très bien (Sigourney Weaver entre autres, mais ce n'est pas une surprise). L'intrigue est simple et anxiogène à souhait... enfin, simple jusqu'aux révélations de la deuxième moitié et au retournement final.
Ma petite critique quand même (parce que bon, rien n'est jamais parfait) : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, certes. Cependant, au troisième film du même réalisateur, on a beau faire, on s'habitue à sa façon de faire. On guette sa désormais traditionnelle apparition furtive (à la fin et de dos). Mais surtout on fait fonctionner ses méninges pour essayer de deviner le "twist" final. Je n'irai pas jusqu'à me vanter et dire que j'avais trouvé, mais j'y avais pensé... je n'ai donc pas été totalement désarçonné par la fin. Peut-être serait-il temps, monsieur Shyamalan, de changer un peu vos méthodes, même très efficaces, juste avant de devenir prévisible ?

Flânons donc.

samedi 21 août 2004

Trois cent soixante cinq jours un quart

Et voilà. Déjà un an de blog. Une quatre-vingtaine de notes à raconter les bêtises des américains, relater des choses vues, commenter des choses lues...
Avec une audience apparemment modeste mais dont je me plais à imaginer la qualité, ma seule déception étant de ne pas avoir plus de retours, de réactions.
Quoi qu'il en soit et comme je le disais déjà dans ma note inaugurale, merci de m'avoir lu jusqu'ici.
bougie
Soufflons donc.

vendredi 20 août 2004

Lectures d'été - 2 - Le pain blanc : une farine juste un peu trop blanche

Nous devons ce roman à Daniel Crozes, membre de la fameuse "Ecole de Brive" dont les rangs comptent entre autres les célèbres Michel Peyramaure ou Christian Signol. On ajoutera, pour finir de planter le décor, que ce roman de 1994 a beaucoup contribué à la reconnaissance de son auteur.

Antonia, jeune immigrée espagnole, arrive en Aveyron avec sa famille à la fin du XIXème. Le pain blanc est l'histoire de sa vie, parmi les paysans de la région, dont un qu'elle va épouser. Ce petit paysan aux grandes idées, qui voulait au départ semer du blé sur sa terre et manger enfin du pain blanc, deviendra à force de travail, négociant en grain pour une petite puis une grande maison. Mais la guerre qui arrive va bousculer les choses.

Je serais de très mauvaise foi si je disais que c'est un livre à éviter. Il est en effet fort bien écrit, et pour qui a été flâner en Aveyron, cela réveillera quelques souvenirs. Une nouvelle fois, une vraie lecture d'été. Malgré tout, ce "roman du terroir" (vous pouvez lire cette critique du genre, très... NouvelObs) m'a un peu déçu par manque de mesure sur la fin. Le petit paysan qui finit par devenir négociant pour une grosse boîte, ça va. Mais que sa boîte l'envoie négocier aux Etats-Unis, en pleine guerre mondiale (la première), et sur le France qui plus est, c'est un peu too much. Bref, on n'y croit plus vraiment, la ficelle est un peu grosse.
A part ça, ceux qui aiment le genre ou ne le connaissent pas devraient en être ravis.

Flânons donc.

vendredi 13 août 2004

Le ciel vu d'en bas

ciel
J'ai baissé les yeux et tu étais là. Comme tout le monde, la tête tournée vers le ciel. Mais tu n'étais pas tout le monde. A la gaîté ostensible des couleurs des autres, tu opposais le respect de vêtements noirs. Et ce drôle de petit chapeau ! Certains auraient tout de suite tranché : "C'est pour se donner un genre." Mais je sentais, j'aurais juré que c'était moins pour les autres que pour ton amusement intérieur.
Les fanions claquaient et sur la plage, les gens piétinaient. Pas toi. Les deux genoux dans le sable, tu t'abaissais humblement pour mieux regarder le ciel. Les bras croisés pour être pleinement concentré, tout à tes yeux. J'ai eu envie un instant d'aller me mettre à tes côtés, d'imiter ta posture. La seule qui me semblait digne de ces moments. Je t'aurais peut-être dérangé. Alors que les drapeaux claquaient de plus belle, ils ont soudain pris leur envol. Un cerf-volant, puis un autre, et un autre, et un autre...

Flânons donc.

mardi 10 août 2004

Lectures d'été - 1 - La petite marchande de prose : gaîté à revendre

Voilà une bonne lecture qu'il est difficile, pour ne pas dire impossible, de regretter. La petite marchande de prose est le troisième tome de la saga de la famille Malaussène, narrée avec métier par Daniel Pennac. Vous ne connaissez pas ? Je vous renvoie illico au premier volume, Au bonheur des ogres. Vous y apprendrez tout ce qu'il faut savoir sur Benjamin Malaussène, sa vocation de bouc émissaire et sa famille totalement hors de l'ordinaire.

Et justement, dans cette histoire Benjamin va abandonner ses fonctions de bouc émissaire contre un job d'auteur à succès... usurpé. Ce qui ne sera pas, vous vous en doutez, sans provoquer péripéties et complications. Benjamin passera même de la condition enviée de grosse légume à celle moins enviable de légume tout court.

Comme je l'annonçais plus haut, c'est une bonne lecture. Pennac n'est pas un guignol, et ça se voit. Son style est agréable, suffisamment original pour sortir du lot, et suffisamment constant pour être reconnaissable. Ses intrigues sont dignes des romans policiers les mieux agencés, et son imagination est rarement prise en défaut. Pour l'instant, je n'y vois rien à redire. En attendant que je me décide à m'attaquer au tome 4, mais il faut savoir varier les plaisirs.

Flânons donc.

mercredi 4 août 2004

Référence

"Le fil rouge sur le bouton blanc, le fil vert sur le bouton bleu..."
:]

lundi 2 août 2004

Il était une (étrange) fois...

Tout le monde sait bien que le cinéma est une très bonne occupation, surtout quand il pleut. J'ajouterai que c'est également une très bonne occupation quand il fait chaud. Ben oui , c'est de plus en plus souvent climatisé. Ce ouiquen (bah quoi, c'est pas un mot breton ? :) ) qu'il faisait bien chaud, je me suis pris par la main pour aller voir la poilade du moment : j'ai nommé Shrek 2.

Moi qui ai des réticences naturelles dès qu'il s'agit de suite, je n'ai cette fois pas été déçu. Je ne dirai pas (comme je l'ai entendu) qu'il est "mieux" ou "aussi bien" que le précédent, parce que je considère que chaque film est vareuse... euh, est unique (merci Francis Blanche). Mais c'est un film de très bonne qualité, avec plein d'astuces, et des trouvailles à la pelle. Qui a dit que c'était un film pour enfants ? Les chères têtes blondes, même si elles apprécieront vraisemblablement, ne capteront pas la moitié de toutes les subtilités et les clins d'oeil.

Même un adulte normalement constitué (comment ça je suis pas normalement constitué ?!) ne doit pas pouvoir tout choper en une seule fois. C'est donc typiquement le genre de film que j'achèterai en DVD, d'une part pour avoir la VO, les voix d'origine, les calembours d'origine (bien que je ne comprendrai certainement pas tout), et d'autre part pour revoir au ralenti tous les petits détails de certaines scènes (les scènes en ville, par exemple). [Note perso : penser aussi à acheter un lecteur pour le DVD, ça peut aider]

Et voilà. ...hein ? Pardon ? Je n'ai rien dit de l'histoire ? Bah c'est que ce n'est sans doute pas le plus important. La morale finale est d'ailleurs très convenue (et voilà, je peux pas m'empêcher de relever les points faibles ou négatifs (ni d'ouvrir des parenthèses)). J'ai regretté aussi qu'au bout du bout du générique on n'ait qu'un quart de seconde pour voir qui sont les voix françaises. Dommage.

Flânons donc.