Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

dimanche 30 mai 2004

Travailler deux heures par jour : moins qu'une utopie, plus qu'une réforme

Le moins qu'on puisse dire, c'est que je ne fais pas dans la nouveauté. Travailler deux heures par jour, livre écrit par un collectif dénommé Adret, date en effet de 1977. Presque aussi âgé que votre serviteur, c'est dire. Pourtant cette vision de la société contemporaine n'a pas pris un gros coup de vieux, juste quelques ridules au coin des yeux.

La première partie du livre présente, compile plusieurs témoignages sur la vie au travail, le travail en général et le temps consacré, parfois aliéné à l'entreprise. Cette entrée en matière, bien que révélatrice, est effectivement un peu vieillote... c'est là qu'on s'aperçoit que les conditions de travail ont quand même évolué en trente ans (bien que je sois assez ignorant de la vie des ouvriers actuels, je l'avoue).

La seconde partie est nettement plus intéressante. Les auteurs y décrivent, chiffres à l'appui (autre détail vieillot, les chiffres des années 60), une société un peu plus juste et beaucoup plus agréable à vivre. Il ne s'agit surtout pas d'une société utopique, qui par définition est parfaite, idéale et quasiment inaccessible, mais bien d'une société différente, que l'on pourrait atteindre au prix de changements raisonnables. A commencer par une réduction volontaire de la production. En ces temps où la croissance à tout prix est encore le dogme économique, et où la notion de développement durable (quelque surprenante qu'elle soit) commence tout juste à poindre dans les domaines agricole et environnemental, voilà une décision qui ferait du bruit. Elle serait pourtant indispensable à l'émergence de cette société différente, pour éviter le gaspillage et la surconsommation ambiants. Il faudrait également que cette production s'oriente vers une plus grande durabilité des objets produits (accessible par un surcoût modeste), et en privilégiant la simplicité (pour que les réparations minimes soient accessibles aux non-spécialistes).
Mais surtout la mesure-phare de ce changement, qui a donné son titre au livre, serait la réduction du temps travaillé à deux heures par jour. Entendons-nous bien, il s'agit du travail qualifié de "lié" par les auteurs, par opposition au travail "libre". Ce travail lié est la quantité de travail incompressible nécessaire pour maintenir la production mentionnée plus haut. En répartissant plus largement cette quantité de travail, et en affectant la majorité des gains de productivité à cette réduction, on arrive bien à deux heures par jour. Eh oui, pourquoi s'arrêter brutalement à 60 ans si l'on travaille une semaine par mois (autre équivalent des deux heures par jour) ? Le travail libre, tel que les réparations diverses d'objets usuels dans des ateliers locaux, ou des activités sociales dans un cadre associatif par exemple, serait laissé au choix de chacun. Je ne m'étendrai pas sur le travail agricole, cas particulier qui nécessite un traitement spécifique.

En bref, il s'agit là d'un concept séduisant. Travailler à temps plein pendant un an, puis s'occuper à autre chose les trois années qui suivent... difficile de dire non. Pourtant, je vois mal ce concept appliqué en France. Il me semble malheureusement trop éloigné de la pensée capitaliste et individualiste dominante pour voir le jour à brève échéance. Aucun homme politique n'aurait le cran ne serait-ce que de proposer un tel modèle et de telles réformes. Elles bouleverseraient à coup sûr la vie du plus grand nombre. J'ose croire que ce serait en mieux. Tant pis.

Flânons donc.

samedi 22 mai 2004

Michel Platini est-il homosexuel ? la réponse ici

Une fois n'est pas coutume, je cède à la mode. Tout carnetier qui se respecte possède, liés à son carnet, un compteur et une page de statistiques. D'autant plus facilement que nombre de solutions existent pour tellement pas cher que c'est gratuit. Le dernier chic est donc d'écrire une note pour commenter ses stats, et plus spécialement les mots-clés qui, entrés dans les moteurs de recherche adéquats, ont emmené les internautes voyageurs sur ces pages. Je sacrifie donc à cet air du temps, non sans avertir le lecteur que tout ceci n'est statistiquement (et c'est le cas de le dire) pas significatif puisque j'ai dû remplacer ma balise défaillante il y a peu (merci Brio pour le tuyau). Je vous présente donc une sorte de bêtisier du flâneur... égaré.

- Première grande surprise, le mot-clé qui a amené le plus de gens sur mes pages est... "de". Etonnant, non ?
- Suivi de près par "résumé" et ses nombreuses orthographes, avec ou sans accents, avec ou sans majuscules, avec ou sans caractères à la noix, en résumé.
- Mes critiques de bouquins me ramènent du monde aussi, ce qui est logique puisque je me dois de citer le nom de l'auteur et le titre, une aubaine pour les robots chercheurs. Curieusement, ce n'est pas Harry Potter qui arrive en tête mais Patricia Cornwell.
- "l'étudiant étranger michel labro"... je sais pas, demande son avis à Robert Pivot.
- "comment mangent les américains"... avec leur bouche. Mal. Tout le temps. (ne pas rayer, aucune mention inutile)
- "Aragorn Haldir"... celui-là me laisse sceptique. Cette requête qui a renvoyé chez moi ne donne pourtant aucun résultat vers mon site. Y aurait-il des passages secrets sur la toile ?
- "expressions sexuelles"... c'est évidemment l'article que j'ai reproduit de Bruno Faidutti sur le Seigneur des Anneaux et son interprétation très dirigée, qui m'a valu ce lien. Le pauvre voyageur en quête de graveleux a dû être affreusement déçu !
- "différence entre agglo moellon"... aucune. A quand les meubles Ikeo en moellons ?
- "résumé de toutes les nouvelles du livre le K de Dino Buzzati"... la requête suivante du même internaute, c'était "liste des numéros gagnants du tirage du loto de demain".

Et le gagnant est :
"Platini homosexuel"... leurré jusqu'ici par mon espiègle citation juste avant l'article susmentionné de la blague de Guy Bedos : Comme disaient Nietzsche et Michel Platini, "Tout n'explique pas tout et inversement".

Flânons donc.

vendredi 21 mai 2004

Hommage

I&D
(épisodes précédents)

Flânons donc.

mercredi 12 mai 2004

La catastrophe est pour demain... ou après-demain

Damned, j'ai rechuté ! Je suis retourné sur ce très bon site, dont j'avais déjà parlé il y a quelques temps, et qui regroupe toute une série d'articles tous plus intéressants les uns que les autres sur les carburants fossiles, le changement climatique, l'effet de serre, l'énergie...
J'y ai (encore) passé de longues minutes (euphémisme) sans même lire tout ce que j'aurais voulu. Mais cet article sur le Club de Rome m'a interpellé. Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler (ce qui était mon cas avant de lire cet article), il s'agit en résumé d'un modèle mathématique un peu grossier mais assez représentatif pour modéliser l'évolution de l'humanité à partir de quelques variables simples : population, ressources naturelles, pollution, production alimentaire et manufacturée...
Ce qui est très inquiétant, c'est que même avec des hypothèses très optimistes (ressources naturelles illimitées, pollution maîtrisée), les simulations montrent toutes un effondrement de la population humaine, avec en prime une baisse du quota alimentaire. En d'autres termes : des famines. Et ceci devrait arriver pas dans trois siècles, mais d'ici 2100. C'est tout proche, 2100. Les blogueurs qui lisent ceci, en majorité trentenaires ou moins, nous le verrons, ou presque. Ca fait froid dans le dos, non ?
Alors bien sûr, j'essaie d'être un peu réaliste, vu la répartition des richesses dans le monde, ces famines toucheront sans doute principalement les pays pauvres (et pan l'Afrique, encore un coup). Cela dit, à constater l'activité actuelle des Restos du coeur (pour ne citer que cet indice), je ne vois pas comment (et pourquoi) la France serait épargnée.
Vraiment, dans quelle société vivons-nous ?...

Flânons donc.