vendredi 31 mars 2006
à 18h37 par le Flâneur
divers
Un extrait du bloc-notes de Bernard Langlois, dans l'hebdomadaire
Politis d'hier (n° 895) :
Beaucoup veulent dire très haut qu'ils en ont assez de ce règne du mépris, du cynisme de ceux d'en haut. Qu'ils ne supportent plus ces discours qui prônent l'effort, la flexibilité, le risque, tenus par ceux qui vivent dans le luxe, la prébende, les privilèges éhontés.
Manifestons donc.
déjà dit (1)
jeudi 30 mars 2006
à 13h53 par le Flâneur
culinaire
Une recette facile d'origine marocaine.
Ingrédients pour 6 personnes :
1/2 litre de lait / 50g de sucre / 5 pistils de safran (avec leurs 3 branches) / 8 gousses de cardamome verte / 3 oeufs
La veille, mettre les pistils de safran à tremper au frais dans un peu de lait (inutile pour du safran en poudre).
Dans une casserole, faire frémir le lait additionné du sucre, du liquide au safran et de la cardamome. Laisser refroidir. Pendant ce temps, casser les oeufs dans un bol et les battre légèrement. Lorsque le lait est tiède, retirer les gousses de cardamome (facile, ça flotte), ajouter les oeufs battus et bien mélanger.
Verser le mélange dans des ramequins et les déposer dans un plat à rôtir. Ajouter de l'eau (autour des ramequins, évidemment) jusqu'aux 3/4 de la hauteur disponible. Cuire au four à 180°C (th. 6) pendant 1 heure environ, la crème doit avoir pris. Laisser refroidir et tenir au frais quelques heures avant dégustation.
Flânons donc près du four.
déjà dit (0)
mardi 28 mars 2006
à 09h25 par le Flâneur
divers
Non non non aux parapluies !
Retrait des intempéries !
Flânons donc.
déjà dit (1)
samedi 25 mars 2006
à 13h48 par le Flâneur
scribouillard
PAROLE
Cela ne faisait que quelques semaines qu’ils vivaient ensemble, et il n’y avait déjà plus un bruit dans l’appartement. Non qu’ils ne s’aimassent pas. Mais elle était paresseuse, et lui taciturne. Ils avaient d’abord, très vite, laissé tomber le babillage, le superficiel. Puis, au fil des jours, ils avaient abandonné le discours, renoncé à la parlote, délaissé le propos, pour finir par se défaire de la parole pure et simple. Chez eux, le silence était d’or.
Pourquoi vocaliser, quand il y a la liste des courses sur le frigo ? Pourquoi s’époumoner, quand il suffit de tourner le dos ? Pourquoi rugir de colère, quand on peut simplement froncer les sourcils ? Pourquoi murmurer des remerciements, quand un baiser s’en charge ? C’est à la suite de toutes ces questions, qu’ils n’avaient évidemment pas formulées et dont les réponses tenaient de l’évidence, qu’ils avaient démissionné du langage oral. Ils s’aimaient, se comprenaient, s’entendaient en silence : pas besoin d’autre chose.
Le plus étrange était que cette entente muette n’était valable que chez eux. Au-dehors, dans leur travail respectif, chacun était loquace. Volontiers, on les eût dits volubiles, bavards, pipelettes même. L’alchimie du silence ne fonctionnait qu’à eux deux.
déjà dit (2)
mercredi 22 mars 2006
à 16h59 par le Flâneur
littéraire
Je ne vais pas recommencer,
une fois de plus, sur Amélie Nothomb et son bouquin-par-an.
Acide sulfurique, c'est la cuvée 2005. Je résume l'histoire en quelques mots : la télé-poubelle poussée jusqu'au bout du bout, ça donne la rencontre entre le Loft et Auschwitz, c'est donc le camp de concentration filmé 24/7 (comme disent les américains). Avec son lot d'arbitraire, de violences physiques et psychologiques, et sa file quotidienne de "candidats" condamnés à "partir" (tout en euphémismes).
Vous pouvez le constater, on a ici tous les éléments typiques d'un roman nothombien : un thème plutôt écoeurant voire franchement répugnant, des situations paroxystiques, de nobles sentiments, et des prénoms à la gomme, féminins en l'occurrence, à savoir Pannonique et Zdena. Ajoutez à cela que, malgré deux ou trois mots de vocabulaire soutenu, l'ensemble se lit fiévreusement en un rien de temps (il m'a fallu à peine plus de deux heures) : c'est du Nothomb pur jus.
Selon que l'on se place du côté du verre à moitié vide ou à moitié plein, on envisagera la réflexion différemment. Bien sûr, ce qui nous est proposé là est tellement monstrueux que cela ne pourrait jamais devenir réalité. Mais s'arrêter à ce stade, c'est un peu court (jeune homme). Finalement, le spectacle qui nous est proposé tous les jours sur nos abrutisseurs à petit ou grand écran n'est-il pas déjà presque aussi avilissant ?
Il n'empêche, je recommande cette lecture, simplement parce que c'est je crois le meilleur roman que cet auteur (désolé, je me refuse à ajouter un e) nous ait livré depuis un moment.
Flânons donc.
déjà dit (0)
dimanche 19 mars 2006
à 12h42 par le Flâneur
scribouillard
Son visage ne ressemblait à aucun autre. On disait volontiers de lui qu'il avait les traits taillés à la serpe. Tous ses os étaient marqués, saillants. Ses lèvres n'étaient qu'un mince trait coupant tandis que ses sourcils évoquaient la ligne brisée. Et sa mâchoire ! On eût dit qu'il n'y avait qu'un voile de peau sur son menton acéré. Son nez aquilin avait le tranchant d'un couteau bien affûté.
Évidemment, tout son corps était à l'avenant. Étonnamment, son environnement l'était aussi : il était mineur. Il passait ses journées dans des boyaux sombres, taillés à la pioche. En bas, le paysage se résumait à des angles, des droites en morceaux, des segments. Brisés, cassés, tailladés. Bien sûr, lui était à l'aise dans ce contexte. Il paraissait chez lui dans ce dédale, parmi les traces de pic, les rails tirés au cordeau et les poutres tout juste équarries. Dans tout ce décor effroyablement anguleux, il n'y avait que deux éléments arronfis, deux détails : les casques des mineurs et les roues de wagonnets. Cela le mettait mal à l'aise.
déjà dit (0)
jeudi 16 mars 2006
à 18h26 par le Flâneur
culinaire
Une recette sortie tout droit de mon imagination. Un peu particulier, j'avoue, mais c'est loin d'être mauvais...
Ingrédients pour 4 à 6 personnes :
pour la pâte : 125g de farine / 35g de beurre / 1 pincée de sel / 1 grosse pincée de sucre / 1 cuillère à café rase de cannelle en poudre / un peu d'eau
pour le flan : 3/4 de litre de lait / 1 oeuf / 80g de sucre / 80g de maizena
les épices : 4 pistils de safran (avec leurs 3 branches) / 1 cuillère à café de cannelle en poudre / 1/2 cuillère à café de noix de muscade moulue / 4 clous de girofle / 1 cuillère à café de graines de fenouil / 1/2 cuillère à café de paprika en poudre / 1 cuillère à café rase de gingembre en poudre / 6 gousses de cardamome / 1 cuillère à café de gousses de coriandre
(note : j'ai fait selon ce que j'ai pu trouver en poudre ou pas, à vous d'adapter de même)
La veille, mettre les pistils de safran à tremper au frais dans un peu de lait (inutile pour du safran en poudre).
Préparer une pâte brisée : mélanger la farine, la cannelle et les pincées, ajouter le beurre en petits morceaux puis émietter le tout avec les doigts jusqu'à obtention d'un "sable" homogène. Ajouter l'eau peu à peu et pétrir pour avoir une pâte bien élastique. La rouler et en garnir un moule (à tarte, à manqué) beurré.
Dans un bol, mettre la maizena et la délayer dans un peu de lait (pas de grumeaux), puis y ajouter l'oeuf. Faire bouillir le reste du lait additionné du sucre, des épices en poudre et du lait au safran. Pour les épices en grains, on peut soit les broyer (avec mortier et pilon) et les ajouter comme les précédentes, soit les enfermer dans un petit sachet de mousseline qui macérera dans le lait sucré. Retirer ce sachet juste avant d'ajouter le mélange de maizena, sans cesser de remuer (ça prend très vite). Laisser épaissir l'ensemble sur le feu pendant quelques minutes. Attention le fond attache facilement.
Verser le flan dans le moule et cuire au four à 210°C (th. 7) pendant 40 minutes environ.
(Note : on pourra bien sûr ajouter d'autres épices (de l'anis étoilé par exemple) ou en enlever, ou encore faire varier les proportions respectives pour obtenir des résultats aux saveurs différentes. Attention à la muscade qui écrase facilement le goût des autres épices).
Flânons donc près du four.
déjà dit (0)
à 14h10 par le Flâneur
divers
Eh bien voilà. Bienvenue à nouveau, si je puis dire, sur ces pages de flâneries. Qui ont profité du changement de moteur pour se refaire une petite fraîcheur question apparence. Sur le fond, pas de grands bouleversements. La petite nouveauté, c'est que pour commenter les billets il vous faudra ajouter un petit "12" dans la boîte en bas du formulaire. C'est juste pour éviter le spam, ce qui était la motivation première de tout ce charivari.
Côté structuration de la page, ça a dû changer un peu aussi puisque maintenant j'ai droit à des colonnes "flottantes", ou encore un design "liquide". Plouf. Faites-moi savoir si toute cette flotte vous empêche de me lire correctement. Les utilisateurs de
Firefox ne devraient avoir aucun problème ; les accros à IE auront des petits soucis avec les fonds transparents et le haut de la colonne de droite, j'ai pourtant fait tout ce que j'ai pu, je les incite fortement à se convertir au renard de feu. J'ai même testé avec Konqueror sous Linux, tout se passe bien.
Sinon tout repart comme avant.
Flânons donc.
déjà dit (1)
lundi 13 mars 2006
à 23h03 par le Flâneur
divers
Ca y est, je me suis décidé !
J'abandonne b2 et je me tourne vers DotClear. Le passage que je craignais le plus, c'est-à-dire le transfert des archives d'un logiciel vers l'autre, s'est fait très vite et sans aucun problème. Je passe donc à la phase de recréer un environnement graphique qui me plaît. Pas le plus difficile, mais sans doute plus long.
Quant à vous ami(e)s lecteurs (et trices), vous n'avez à vous préoccuper de rien. C'est juste qu'un de ces jours, l'apparence aura un peu changé.
Allez, j'y retourne.
Flânons donc.
déjà dit (1)
dimanche 12 mars 2006
à 14h57 par le Flâneur
littéraire
Pour vous parler de Pétrole apocalypse d'Yves Cochet, je vais commencer par tenter de vous donner un aperçu des points importants du livre, je crois que le sujet en vaut la peine.
Premièrement, le diagnostic. Nous sommes à la veille de la fin du pétrole bon marché (et non la fin du pétrole tout court, la nuance est de taille). Trois raisons principales à cela : une raison géologique (peu de découvertes nouvelles, des réserves sans doute surestimées et des capacités d'extraction à leur maximum), une raison économique (une demande de pétrole toujours croissante qui va bientôt dépasser l'offre) et une raison géopolitique (les pays les plus gros consommateurs semblent prêts à tout pour assurer leur approvisionnement). Il est impossible de dire si l'augmentation sera lente et continue ou une brusque envolée, mais il est certain que le prix du pétrole va augmenter, et de façon durable.
Deuxièmement, les conséquences. Ici le regard est sans concessions. Parfois sans même nous en rendre compte, nous sommes totalement dépendants du pétrole dans bien des domaines. Les transports évidemment (et tous les mouvements de marchandises que cela inclut), la chimie (de quelle quantité de plastiques sommes-nous entourés ?) mais surtout un secteur aussi vital que l'alimentation (depuis l'agriculture, via la force mécanique des tracteurs et tous les engrais et autres pesticides, produits de la chimie, jusqu'à la chaîne agroalimentaire dans son entier). Face à un tel constat, l'augmentation inexorable des prix du pétrole va provoquer nécessairement un changement radical de notre mode de vie (qu'on le considère négociable ou pas).
Troisièmement, les solutions. Il n'y en a malheureusement pas trente-six. Considérant l'imminence du choc (d'ici à 2010 au plus tard), et sachant que changer "en douceur" prend du temps, que nous n'avons plus, il semble évident que nous allons devoir subir ce choc. Plus tard nous nous y préparerons et plus la secousse sera rude. La seule façon de l'anticiper est d'organiser une société axée sur la sobriété. Au niveau énergétique évidemment, mais aussi pour la consommation en général, bref une société de décroissance (voilà, le mot est lâché).
A ce stade, évidemment je ne peux pas le cacher : j'ai été convaincu. L'argumentaire que je reprends ici, de par sa brièveté, est sans doute incomplet et peut-être caricatural parfois. Je ne saurais trop vous renvoyer au livre, détaillé, argumenté, étayé (références à l'appui). Un livre qui a de quoi inquiéter lorsqu'on n'a pas d'idée sur le sujet (encore que ça commence à venir, même très timidement, dans les media), mais qui est aussi propre à motiver, car finalement c'est une société à visage plus humain que l'on peut espérer des bouleversements annoncés.
Flânons donc.
déjà dit (2)
jeudi 9 mars 2006
à 08h17 par le Flâneur
culinaire
Ingrédients pour 6 personnes :
125g de farine / 1 pincée de sel / 3 oeufs / 75g de sucre / 1 sachet de sucre vanillé / 1/2 litre de lait / une douzaine de pruneaux
La veille, mettre les pruneaux à gonfler dans de l'eau. Mêler sel et farine dans un saladier, faire un puits et y casser les oeufs. Bien mélanger pour obtenir une pâte bien lisse (pas de grumeaux, ne pas ménager l'huile de coude). Ajouter le sucre, y compris vanillé, puis le lait. La pâte est très liquide à ce stade. Egoutter les pruneaux, les dénoyauter et les disposer dans un plat beurré allant au four. Verser délicatement la pâte et enfourner. Cuisson à four chaud (210°C, th. 7) pendant les 20 premières minutes, puis à four plus doux (150°C, th. 5) pendant encore 40 minutes. Inutile de songer à démouler (donc choisir un plat dans lequel on pourra couper).
Flânons donc près du four.
déjà dit (0)
mardi 7 mars 2006
à 18h53 par le Flâneur
divers
Vous aurez peut-être remarqué que ça sent de plus en plus le pourri dans le coin. La faute au spam dans les commentaires de mes notes, que j'ai à subir de plus en plus intensément ces derniers temps. J'ai beau essayer de les supprimer à la main, ça revient plus vite que la chienlit, ces machins-là. Quand on en arrive à plus de 200 commentaires pourris sur certaines notes (pourquoi certaines et pas toutes ? mystère), il faut vraiment faire quelque chose, le nettoyage manuel ne suffit plus. Suite au passage d'une première vague, j'avais déjà dû interdire les liens web dans les commentaires, mais ce n'est pas efficace ici. Quant à interdire purement et simplement tout commentaire, c'est hors de question : j'ai déjà suffisamment peu de lecteurs qui osent prendre la parole, je ne vais pas leur couper le sifflet !
J'ai donc songé à installer un petit filtre comme
Lalune l'a obtenu sur ses pages, mais... je ne suis pas (et de loin) spécialiste de la programmation, du php, du html et autres sigles barbares. Comme en plus mon moteur de blog (à savoir b2) n'est plus tout jeune (internettement parlant), je vais peut-être avoir du mal à trouver de l'aide. Reste encore la solution du transfert vers un autre moteur (genre dotclear ou wordpress), mais là je crains pour le transfert des archives (commentaires compris) et le temps que ça pourrait prendre...
Voilà où j'en suis de ma réflexion. Vous lecteurs qui avez un blog, pouvez-vous m'indiquer quel est votre moteur, quels avantages (et inconvénients éventuels) vous lui trouvez, et comment vous vous débrouillez de ces spams qui m'embêtent ?
En attendant, je réclame l'indulgence
du jury des lecteurs.
Flânons donc.
déjà dit (4)
dimanche 5 mars 2006
à 12h30 par le Flâneur
scribouillard
[version anodine]
L’autre jour, je n’avais plus rien à manger : il a bien fallu que j’ouvre une boîte de conserve. Du poisson à la sauce tomate. J’ai eu beau m’y préparer, y aller doucement, décapsuler le couvercle avec précaution, quelques gouttes de sauce ont éclaboussé partout dans la cuisine. Une éponge à la main, j’ai dû tout nettoyer.
[version extraordinaire]
La famine me guettait. À croire qu’une horde de lutins avait dévoré mes provisions pendant la nuit : je me retrouvai à l’heure du déjeuner avec l’estomac dans les talons, et plus le moindre quignon de pain en vue. Miracle ! La providence m’avait entendu car elle me fit découvrir, dans le recoin d’un placard, de quoi assouvir ma faim d’ogre, sous la forme d’une boîte de conserve. Comble de félicité, il s’agissait d’un mets plus que goûteux : des filets de poisson accommodés dans une sauce tomate finement épicée. Flairant l’embûche, je me préparai et ouvris avec force précautions l’opercule métallique qui obturait le divin plat. Horreur ! Foin de mes ruses dignes d’un Sioux sur le sentier de la guerre, plusieurs gouttes du précieux liquide carmin jaillirent traîtreusement hors de l’ouverture et allèrent s’éparpiller honteusement sur les murs resplendissants de ma cuisine d’albâtre. Hors de moi, je dus me résoudre, la mort dans l’âme et l’éponge dans la main, à aller, tel Hercule nettoyant les écuries du roi Augias, effacer les traces de ces viles éclaboussures.
déjà dit (2)