mercredi 31 mars 2004
à 09h01 par le Flâneur
divers
Ah ! combien je me suis mordu les dents de ne pas avoir mon appareil photo sur moi, pour vous faire partager de visu un petit morceau d'insolite...
Je flânais hier soir dans un restaurant (toujours dans la plus stricte illégalité vis-à-vis de la loi Evin, soi dit en passant) de la grande banlieue parisienne. Soudain, le jus d'oranges aidant, j'eus l'idée d'aller explorer les toilettes de l'établissement. Les toilettes étaient à la turque, et l'endroit légèrement exigu. Pour bien préciser l'exiguïté du lieu, il n'y avait qu'une seule rangée de carrelage de chaque côté de la faïence évacuatrice. Et sur le mur, donc juste à portée de main même au moment fatidique... une douche 8|. Complète, avec robinets, mélangeur, flexible et pomme de douche. Cette vision m'a laissé sans voix, et rêveur quant à l'utilisation qui en est attendue dans une telle pièce. Je frémis rétrospectivment à l'idée des légumes que j'ai dégustés dans ce restaurant, et qui ont dû être lavés dans le bidet qui trône peut-être au beau milieu des cuisines ! :p
Flânons donc.
déjà dit (3)
dimanche 21 mars 2004
à 15h59 par le Flâneur
littéraire
Ce polar est le deuxième tome de la série écrite avec succès et avec brio (non, pas avec Brio mais avec brio quand même ;-)) par Patricia Cornwell. Certains diront que je débarque, à juste titre puisque cette série s'est enrichie récemment d'un énième volume. Mais je n'en suis pas là et j'aime prendre les choses dans l'ordre.
J'avais donc déjà lu le premier opus, Postmortem, une fois en version française et une fois dans le texte. J'avais trouvé le récit très bon. Le second est aussi bien. On y retrouve Kay Scarpetta, la légiste en chef de l'état de Virginie, aux prises avec un meurtre particulièrement brutal. Et une question apparemment insoluble : alors qu'elle était menacée depuis quelques temps, pourquoi la victime a-t-elle ouvert sa porte à son meurtrier ? Puis les cadavres s'accumulent, les questions se multiplient et la pression monte, surtout lorsqu'un avocat du milieu littéraire veut s'emparer de l'affaire pour se faire de la publicité.
Voilà pour l'histoire. L'intrigue est construite de façon très solide, et la progression du récit est exemplaire : on commence avec un mystère policier assez classique, puis on vire vite à la situation paranoïaque (les gens sont-ils vraiment qui ils prétendent ?) avant de tourner au suspense brut et son paroxysme final. Une toute petite critique cependant : le meurtrier qui finit par menacer la légiste, c'est bien pour le ressort de l'intrigue puisque c'est elle le personnage principal, mais c'est la deuxième fois et il ne faudrait pas que ça devienne une habitude, sinon c'est plus vraiment crédible. A voir dans le tome 3.
Sinon c'est un livre captivant, les américains disent un page turner, qui se lit très très vite. Pour les amateurs de polar, en commençant de préférence par le premier volume si ce n'est pas déjà fait.
Flânons donc.
déjà dit (0)
mercredi 17 mars 2004
à 08h55 par le Flâneur
littéraire
Ce livre de Jean Guisnel m'a été offert es qualité de français de retour des Etats-Unis. Son sous-titre, "Les citations les plus terrifiantes des faucons américains", n'est à mon avis que partiellement exact. Au sens premier du terme, je n'ai trouvé de terrifiant que la partie sur la torture "légalisée" pour les terroristes. Par contre ces citations sont édifiantes sur le mode de pensée et les motifs profonds de l'équipe gouvernementale du benêt. Les titres des grandes parties, fort bien choisis par l'auteur, résument beaucoup de choses : Au nom du bien, conquérir le monde ; Feu à volonté contre les tièdes ; Tous les moyens sont bons... Voilà tout un programme !
Ces citations, parfois contradictoires et qui démasquent les arracheurs de dents, révèlent surtout une arrogance et une suffisance ahurissantes. Le discours global peut être condensé, malheureusement en caricaturant à peine, en "Nous sommes les bons, nous avons forcément raison, et de toute façon nous sommes les plus forts donc nous avons tous les droits; Si vous n'êtes pas d'accord, c'est que vous faites partie des méchants alors gare à vos fesses". On aimerait entendre la maîtresse annoncer la fin de la récré.
Pour terminer et puisqu'il s'agit d'un livre de citations, je vais en reprendre une, preuve que les "néocons" (un terme qui a beaucoup de sel pour nous français) n'écoutent aucun propos modéré, pas même quand il vient de leur propore camp, en l'occurrence par la voix de papa Bush : "L'attaque surprise qui vient d'avoir lieu devrait convaincre certains milieux que, contrairement à ce qu'ils pensent, l'Amérique ne peut se permettre de faire cavalier seul dans la lutte contre le terrorisme ou pour toute autre chose " (13 septembre 2001).
En résumé, c'est à lire si l'on s'intéresse au sujet et à la politique. Sinon l'essentiel est connu.
Cadeau-bonus : la caricature de couverture par Cabu.
Flânons donc.
déjà dit (0)
lundi 15 mars 2004
à 20h53 par le Flâneur
divers
Celles et ceux qui ont déjà vécu ça me comprendront. S'il est une situation fausse, un sommet de malaise, c'est bien d'aller chercher ses dernières affaires chez un ou une ex. Si la rupture s'est faite avec fracas, elles seront déjà sur le trottoir. Sinon, c'est une drôle de corrida qui commence. Le toro et la muleta. On se frôle à peine, on s'évite, ole ! Si l'un se tourne, l'autre se détourne dans le même mouvement. Les regards sont magnétisés, mais c'est au même pôle car ils se repoussent sans cesse. On n'ose pas dire, on ne veut plus dire, ou l'on n'a plus rien à dire. On se limite aux faits, aux objets, qui sont neutres, eux. Des politesses machinales, et basta.
Dans la voiture de retour, à la radio la moindre chanson d'amour ou assimilée est insupportable.
Flânons donc.
Chanson d'amour (...!)
[Fredericks-Goldman-Jones]
Chanson d'amour, hystérie du moment, écrans, romans, tout l'temps
Des p'tits, des lourds, des vrais, d'autres du flan
C'est trop, finissons-en
Ça dégouline de tous les magazines
Ça colle aux doigts, ça colle au cœur, c'est dégoûtant
En vérité,
Qui pourrait m'en citer
Un seul qui lui ait donné
Plus de liberté
Des amours propres, les plus sales, écœurants
J'en ai croisés souvent
Enfants parents, photos, sourires, charmants !
Nés pour venger tous leurs échecs, donnant donnant
Amours "vautours" ou "vitrine", j'en ai vus
Mais des amours tout court, ça court pas les rues
Abus d'confiance, vulgaire anesthésique
Inconscience pathétique
Ça peut cacher nos misères un moment
Comme un alcool, comme une drogue, un paravent
Mais y a toujours un de ces sales matins
Où l'on se dit que l'amour, ça sert à rien
Trève de discours, y a rien d'pire que l'amour
Sauf de ne pas aimer
Autant le faire, c'est clair
Et puis se taire
déjà dit (1)
dimanche 7 mars 2004
à 18h50 par le Flâneur
divers
ou Pourquoi je ne veux plus soutenir les Restos du Coeur
Ce week-end à la télé, c'était la traditionnelle soirée annuelle des Enfoirés. L'occasion une fois de plus de faire appel à notre générosité. Désolé, mais je ne marche plus.
Parlons de l'émission en elle-même tout d'abord. Il est manifeste que les artiste présents s'en donnent à coeur joie et s'amusent comme des petits fous. C'est bien agréable. Cependant il me semble que la formule ronronne, et même décline. Solliciter les succès de la chanson française, c'est bien joli, mais comme l'industrie du disque ne produit pas 40 ou 50 tubes par an, cela oblige à remonter de plus en plus loin dans le temps. Ca se voit, et c'est moins fédérateur. Ces dernières années avaient bien été l'occasion de tenter un renouvellement au travers de tournées, mais l'idée a tourné... court.
Et puis les Enfoirés deviennent un monument, une institution, un passage obligé. Pour les jeunes pousses, c'est l'occasion d'être médiatisé un peu plus (les recalés ou reçus de la starac sont-ils tellement en manque ?) et d'acquérir une image positive car solidaire, tout en se plaçant opportunément dans la lignée à succès de leurs aînés. De l'autre côté, les plus vieux peuvent y voir de quoi relancer une carrière mollissante, ou au pire décrocher quelques galas.
Enfin, la petite ritournelle qui a fait son apparition cette année m'a passablement agacé. "Il ne faut pas copier ou télécharger ce CD car c'est de l'argent en moins pour les Restos". Si l'argument, dans l'absolu et du point de vue des Restos, est tout-à-fait légitime, difficile dans le contexte actuel de ne pas y voir la volonté des grandes majors du disque... qui ont des contrats avec la plupart des chanteurs présents !
Je me prends à rêver, pour l'année prochaine, à une saison sans émission télé, mais où sortirait un CD de duos, trios, quatuors... totalement inédits (et dont chacun pourrait assurer la promotion à tour de rôle, ce qui n'exigerait pas plus de temps qu'à l'heure actuelle).
Quant à l'origine de tout cela... les Restos du Coeur sont, eux aussi, devenus une institution. Une grosse organisation. Je trouve ça proprement intolérable. Non pas que je critique le travail des bénévoles, ni que je dénigre les distributions de repas ou les solutions apportées aux problèmes quotidiens. Mais il n'est pas normal que les Restos fonctionnent depuis près de vingt ans et distribuent toujours plus de repas chaque hiver. Il me semble que les Restos servent malheureusement d'alibi aux décideurs de tout poil : politiques, entrepreneurs, pouvoirs européens par exemple. Ceux-ci se dispensent de trouver des solutions durables à l'exclusion grandissante, sous le seul prétexte de l'existence des Restos, qui ne devraient (ne devaient ?) pourtant être que temporaires. Il est tellement plus facile de laisser faire le bon peuple ! Je refuse désormais de cautionner cette évolution, cette situation interminable. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que Coluche lui-même l'aurait approuvée.
Flânons donc.
déjà dit (1)
mardi 2 mars 2004
à 08h58 par le Flâneur
littéraire
Voilà un livre de Terry Pratchett et Neil Gaiman que j'ai lu presque par hasard. Je dis presque, parce que quand j'ai vu le nom de Pratchett sur la couverture, je me suis rappelé l'enthousiasme de Brio
à son propos et je me suis dit que c'était une occasion de découvrir.
Force est de reconnaître que je n'ai pas été déçu. L'histoire reprend de façon assez neuve un thème pourtant éculé, celui de la Fin du Monde, autrement dit l'Apocalypse (quelle gabegie de majuscules !). Ici, ce sont un ange et un démon qui s'occupent de l'arrêter, contrairement à leurs ordres respectifs, alors qu'elle est pourtant bien entamée.
Le récit est hilarant, en particulier grâce aux jeux de mots, astuces et calembours en tous genres jouant sur l'opposition Dieu/Diable ou ange/démon. Le procédé n'est pas neuf mais c'est bien fait (chapeau au traducteur, d'ailleurs). Les personnages sont truculents, à commencer par Aziraphale, l'ange amoureux des vieux livres et Rampa, le démon toqué de sa Bentley. On y rencontre également une prophétesse tellement barge que c'est son nom, ou le dernier représentant des Inquisiteurs, qui râle perpétuellement contre ces "salauds eud'Sudistes".
Vous y apprendrez enfin que "toutes les cassettes qu'on laisse traîner plus de quinze jours dans une voiture se métamorphosent en
Best of Queen", ce qui permet d'écouter des chefs-d'oeuvre tels que "
Another one bites the dust, de Tchaïkovski,
We are the champions, de William Byrd, et
I want to break free, de Beethoven."
Je recommande donc sans réserves.
Flânons donc.
déjà dit (2)