Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

vendredi 31 octobre 2003

Le guerisseur de cathedrales : beaucoup d'idees, une seule histoire

Un nouveau livre s'ajoute a la liste de mes trophees de chasse... euh bon, d'accord, l'analogie est douteuse, je retire. Il n'empeche que j'ai donc lu Le guerisseur de cathedrales, de Philip K. Dick. Pour les gens qui n'auraient jamais entendu parler de cet auteur (ca peut arriver), on est dans le registre de la science-fiction (j'allais dire pure et dure).

La preface du traducteur, en tete de l'edition que j'ai eue entre les mains, nous avertit que ce roman fait partie des ecrits injustement deconsideres de Dick. Effectivement, nous dit-il en substance, il est atypique en particulier parce qu'il se termine bien, mais d'un autre cote il est caracteristique de l'inspiration tres eparpillee de l'auteur.

Apres lecture, je suis partiellement d'accord. Atypique, je sais pas, bizarroide surement. Comme la plupart de ce qu'a ecrit Philip K. Dick. Je me souviens avoir lu voila deja plusieurs annees Glissements de temps sur Mars, qui a ete (librement) adapte au cinema en Total Recall avec notre ami gouverneur, et j'avais deja trouve ca tres bizarre. La, question bizarre, c'est pire. Ca se finit bien... en tout cas le heros et les personnages principaux ne meurent pas. Est-ce suffisant pour dire que ca se termine bien ? Apparemment, avec Dick, faut croire que oui.

Mais la ou je suis tout-a-fait d'accord, c'est sur l'inspiration tres morcelee. C'est le moins qu'on puisse dire. Des tas de choses, souvent des bonnes idees a mon avis, sont tout juste esquissees. Et on passe a la suite. Des petits a-cotes interessants au bord du chemin de l'histoire principale, mais jamais developpes. Je ne peux pas m'empecher de trouver ca dommage.

Pour vous donner un bref apercu du sujet, le heros est un terrien qui guerit les poteries cassees. Mais sa vie est tellement monotone et ennuyeuse que lorsque Glimmung, une entite toute-puissante d'une planete lointaine, lui propose de l'embaucher, comme d'autres specialistes de toute la galaxie, pour un mysterieux projet de renflouement d'une cathedrale, il accepte sans hesiter...

Flanons donc.

lundi 27 octobre 2003

L'Internationale du jeu

C'est le genre de petites choses qui me font bien plaisir. Voila quelques temps, nous etions trois francais a avoir appris la belote en anglais a une japonaise. Recidive ce week-end : trois francais encore (pas les memes sauf moi) pour apprendre le tarot en anglais a deux tcheques. Pas toujours facile mais on y est arrive ! Si ca c'est pas de "l'echange culturel international" ou de "l'amitie entre les peuples", je sais pas ce que c'est... Bon, alors, il est ou ce Nobel ? ;))

Flanons donc.

jeudi 23 octobre 2003

Une finale morose

Parlons un peu de cet aspect typique de la culture etats-unienne de masse : le baseball. En ce moment ont lieu les World series, qui sont en fait la finale du championnat professionnel americain. Le titre supreme se joue en quatre matchs gagnants (ou au meilleur de sept matchs, si vous preferez). Cette annee, ce sont les Florida Marlins qui sont opposes aux New York Yankees. Et curieusement, cette confrontation qui devrait etre l'apogee de la saison ne fait pas trop recette.

Je vous explique pourquoi. En demi-finales, les deux autres equipes faisant partie du dernier carre etaient les Chicago Cubs (face aux Marlins) et les Boston Red Sox (contre les Yankees). Or ces deux equipes sont tres populaires, en particulier a cause de supposees "maledictions" qui font que ni les Cubs ni les Red Sox n'ont remporte le titre depuis respectivement 1908 et 1918. Ca fait un sacre bail.

Et voila-t'y pas qu'apres avoir ete assez minables pendant des annees et des annees, les deux "lovely loosers" du championnat se mettent a gagner et se retrouvent tous les deux en demi-finales ! Tout le monde reve d'une finale qui les opposerait. Seulement les deux ont perdu. La faute a cette satanee malediction. Bon, il faut dire que les Cubs l'ont un peu aidee, alors qu'ils menaient 3 victoires a 1, ils ont perdu trois matchs d'affilee et donc perdu 4-3...

On se retrouve donc avec une finale bien terne. D'autant plus que les Marlins sont malheureusement restes dans les memoires pour avoir gagne le titre en 1997 puis aussitot demantele l'equipe en vendant tous les bons joueurs. Quant aux Yankees, c'est une grosse cylindree, qui a remporte le championnat 4 fois au cours des 7 dernieres annees, ce me semble. C'est l'equipe que l'Amerique "adore detester", comme ils disent. Toujours est-il que les audiences tele sont nettement inferieures a celles des demi-finales.

Et pour finir de jeter un voile sur tout ca, des affaires de dopage se font jour. En particulier, deux joueurs en route pour faire tomber les records de home runs seraient "gonfles" aux steroides anabolisants. La Ligue Pro ne veut pas reglementer par peur d'une greve du syndicat des joueurs (sans matchs plus d'argent), et fait semblant de n'avoir rien vu. Il n'est donc pas etonnant que des voix commencent a denoncer l'etat actuel du baseball etats-unien pourri par l'argent.

Flanons donc.

mercredi 22 octobre 2003

Et encore une couche

Je vous parlais pas plus tard qu'hier du nouveau "Joe Millionaire", plongeant dans les abimes de l'insoutenable. J'ai ete rattrape aussitot par mon sujet inepuisable.

Figurez-vous qu'une chaine concurrente va lancer un autre show intitule "Average Joe". Ca part une fois de plus sur le principe d'un beau mec qui doit choisir sa moitie parmi une quinzaine de jolies filles par un procede d'eliminations successives, sauf qu'en l'occurrence c'est une fille qui choisit parmi des gars. La ou ca derape vraiment, c'est quand la jolie fille se rend compte que la production ne lui a pas choisi des beaux mecs comme c'est l'ordinaire dans ce type de jeu (je me refuse a appeler ca la realite), mais les fameux "average Joes", ou pequenots moyens.

Cote slogan, apres "l'amour peut-il resister a un mensonge de 50 millions de dollars ?" du faux millionnaire, voila maintenant "l'amour peut-il surmonter une apparence ordinaire ?". Comme si ca n'arrivait pas tous les jours, un peu partout.

Cette selection inhabituelle pourrait etre l'occasion enfin de faire entrer la realite, la vraie, dans ces emissions poubelle. Mais ce serait oublier que ce genre de pratique, comme il est a sens unique, provoque immanquablement (et les producteurs comptent la-dessus pour l'audience, c'est ca le pire) le syndrome La belle et la bete. On va donc rire d'untel parce qu'il est petit gros, de tel autre parce qu'il est chauve avec de grosses lunettes, ou de tel autre qui a les plombs fondus depuis bien longtemps. Ah, l'Amerique, terre de liberte, de tolerance... De tolerance ? Non.

Une fois de plus, pathetique, consternant, desolant... les qualificatifs me manquent.

Flanons donc.

mardi 21 octobre 2003

Bienvenue

Ils sont venus ils sont tous la, voila une famille de Grumeaux. Longue vie et long blog a eux. Je sais qu'ils ne manquent pas de choses a raconter, il va juste falloir qu'ils trouvent le temps de les ecrire. Allez, motives ! :]

Tout le monde reprend une bonne lampee de soupe, compte les grumeaux dans la cuillere et
Flanons donc.

Le gouffre sans fond

Le gouffre dont je veux parler, c'est celui de la consternation dans laquelle me plonge presque inevitablement la pathetique television etats-unienne. Une fois de plus, me direz-vous. Helas, le sujet est inepuisable. Et tu n'y es pas encore habitue ? Il y a des choses auxquelles, meme en forcant, on ne s'habitue pas.

Hier par exemple, debut du nouveau "Joe Millionaire". Celui qui a ete adapte en France en "Greg le millionnaire", si j'ai bien suivi. La question evidente avec ce numero deux, c'est comment ont-ils fait pour trouver une quinzaine de filles suffisamment... (j'allais dire suffisamment cruches) allez, suffisamment pas aware (merci Jean-Claude) pour pas savoir que c'est du pipeau ?

Reponse de la production : Alors comme ca, toutes les americaines le savent ? (comme si on avait pas tout fait pour faire de l'audience) Qu'a cela ne tienne, on va aller chercher plus loin ! Les heureuses candidates sont donc des europeennes. De Suede, Allemagne, Pays-Bas, Republique Tcheque, Italie, pour ce que j'en ai vu. Aucun cliche ne nous est epargne : les suedoises sont blondes aux yeux bleus, les italiennes brunes et au temperament de feu, comme on dit [Brio, tu me ressors la page de Gotlib sur les "cliches" ? ;)]

Le fin du fin : certaines de ces etrangeres se font sauvagement sous-titrer. Est-ce a dire que le telespectateur etats-unien maitrise tellement peu sa langue maternelle qu'il est incapable de la reconnaitre des qu'elle est un peu estropiee ? Amis francais, renseignez-moi : ils ont fait ca chez les Nice people ?

Sinon, ouf, pas vu de francaise ici, vraisemblablement parce que ca a ete repris en France, donc ca marche plus... Cette fois-ci, le Joe (oui, parce que l'etats-unien moyen s'appelle Joe, comme le francais moyen s'appelle M. Martin) est un cowboy texan, cense avoir herite d'une fortune dans le petrole (quel univers impitoyaa-aable, signe que c'est toujours dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes).

Heureusement, la production nous a epargne un second affront d'affilee en ne tournant pas cette seconde supercherie dans un vieux chateau francais comme la premiere. Cette fois, c'est une grande demeure italienne qui s'y colle. Les jolis paysages vus d'avion sont sans doute tout ce qu'il y a d'interessant dans ce programme.

Flanons donc.

mercredi 15 octobre 2003

Jusqu'ou iront-ils ?

Apres nous avoir explique que deux c'etait mieux qu'une, puis dix ans plus tard que trois c'etait mieux que deux, voila qu'a present quatre c'est mieux que trois.



Decidement, nous vivons une epoque moderne et le futur ne manque pas d'avenir.

Flanons donc.

vendredi 10 octobre 2003

La phrase du jour

"On peut tout faire avec une baionnette, sauf s'asseoir dessus."

Flanons donc.

The Game : la suite du jeu

Revenons un peu a la litterature. D'ordinaire, quand un film et un livre racontent la meme histoire, je suis un farouche partisan de "voir le film d'abord, lire le bouquin ensuite". Dans ce sens, on comprend mieux, alors que dans l'autre sens, c'est la deception assuree. Neanmoins, il existe un cas pour lequel il n'y a pas de surprise (ni bonne ni mauvaise) : lorsque le livre est tire du scenario du film.

C'est ce qui m'est arrive avec The Game. Le livre reprend le film de David Fincher (Seven) avec Michael Douglas et Sean Penn. L'histoire en resume : un milliardaire, requin d'affaires, est embarque dans un "jeu" sans regles ou il lui faut comprendre, mais aussi survivre, alors que tout est manipule autour de lui.

Au depart, il y a un jeu de mots absolument intraduisible en francais. The game, c'est "le jeu", bien entendu, mais ca signifie aussi "le gibier". Le sous-entendu est tout de suite different... Sinon, le passage a l'ecrit n'apporte pas grand-chose au film. Si vous avez apprecie le suspense machiavelique de l'intrigue, si vous vous etes demande ce qui allait encore bien pouvoir lui arriver... le livre vous restituera tout cela. Pour ceux qui ne connaissent pas, je conseille plutot le film, le reste n'est pas indispensable.

En definitive, on a la un tres bon film, bien interprete, construit sur un scenario intelligent et fait de telle facon qu'on a toujours envie de savoir la suite. Quant au livre, c'est l'equivalent de la petite madeleine de Proust.

Flanons donc.

jeudi 9 octobre 2003

Le pouvoir de la tele

Je suis alle assister hier soir a un match de volley. Universitaire et feminin, si vous voulez tous les details. Et, circonstance exceptionnelle, le match etait televise.

Ce n'etait pourtant pas une grande chaine nationale ou meme une chaine cablee un peu connue ; pour vous expliquer, c'etait une chaine que je ne connaissais meme pas. Eh bien subitement, les regles ont ete changees. Trois longues minutes entre chaque set ont fait leur apparition. Surtout, les temps morts sont passes de une minute a une minute quinze. Il est meme arrive plusieurs fois que les joueuses soient sur le terrain, a attendre, de meme que le public et les arbitres. Attendre quoi ? Que le gars de la tele donne le signal de la fin de la pub. Ce n'etait plus l'arbitre le maitre du match, mais le realisateur ! Ahurissant.

Au-dela de cet aspect tres enervant, le match etait tres plaisant, tres accroche, et l'equipe locale a gagne en cinq sets. La qualite du jeu etait bonne, pas au niveau de la Pro feminine francaise, mais on a pu apprecier de belles attaques et surtout des defenses impressionnantes (ce qui me semble etre une des caracteristiques du volley feminin par rapport a la version masculine). J'y retournerai.

Flanons donc.

mercredi 8 octobre 2003

Biblioblog

La note de mon collegue Brio m'informe de l'existence de Biblioblog. Pour les plus faineants, il s'agit pour un maximum de blogs francophones, a l'occasion de "Lire en fete", de designer leurs trois livres preferes. Une tres bonne idee a laquelle je souscris. Donc un peu de reflexion et paf ! voila ma participation.

1. "Haute-Pierre", de Patrick Cauvin
J'ai deja eu l'occasion d'en parler precedemment, c'est un livre que j'adore et que je relis avec plaisir a chaque fois. Un style tres agreable a lire, une histoire a rebondissements et bien pensee, de l'amour, de l'humour, tout y est.

2. "Le K", de Dino Buzzati
Ce n'est pas un roman mais un recueil de nouvelles. De nouvelles fantastiques, pour etre precis. Je reste fascine par deux choses. Les idees d'une part : elles ne sont pas toutes du meme niveau, certaines sont geniales et les autres sont "simplement" bonnes. Mais en avoir autant dans un seul livre, c'est du concentre, a consommer a volonte. La technique ensuite. Mise en place plausible d'une situation incroyable, progression quasi implacable de l'intrigue, chute toujours inattendue. Ca reste mon modele lorsque j'ecris.

3."L'etranger", d'Albert Camus
J'ai appris qu'il y avait des modes : aimer Camus, detester Camus, encenser Camus dix ans plus tard... Mode ou pas, moi j'aime. Le style, la reflexion, celle de l'auteur et celle qu'il provoque chez le lecteur. J'avoue aussi etre intrigue par le personnage de l'ecrivain, que finalement je connais assez mal. Il faudrait que je me cultive sur le sujet. Ca fait partie des choses a faire. J'sais bien, je commence demain...

Flanons donc.

vendredi 3 octobre 2003

Circulez, y'a rien a voir !

Parmi les choses un peu surprenantes, voire deconcertantes, pour un europeen arrivant ici, il est impossible de ne pas mentionner le code de la route.

La plupart des francais sauront qu'en Amerique, les feux tricolores se trouvent au-dessus ou apres le carrefour, et qu'il faut donc s'arreter avant. Bien, c'est juste une habitude a prendre. Beaucoup moins probablement savent que, sauf panneau contradictoire, il est permis de tourner a droite meme quand le feu est rouge, en cedant la priorite bien entendu. En France il faudrait un feu special avec une fleche clignotante, ici c'est par defaut et je trouve que c'est pas plus mal.

Mais le fin du fin n'est pas la. A de nombreuses intersections, on peut trouver des Stop "4-way". C'est-a-dire que tout le monde a un stop, personne n'a la priorite. Qui passe en premier, me direz-vous ? Celui qui est arrive en premier. Il faut donc faire attention a tous les autres vehicules et savoir qui est arrive d'abord. :-/

Un tel systeme est absolument inapplicable en France, et plus generalement en Europe, car il engendrerait un nombre d'accidents phenomenal. Un collegue allemand a meme reconnu devant moi que ca ne marcherait pas non plus en Allemagne, pays pourtant repute pour la discipline de ses citoyens. Et je n'ose imaginer qu'avec un grand eclat de rire ce que ca donnerait en Italie.

Flanons donc.

jeudi 2 octobre 2003

Flaneur International Inc.

En passant sur ma page de stats aujourd'hui, j'ai ete assez surpris de voir la diversite de provenance des internautes ayant accede a ce bien modeste blog. Alors certes, un certain nombre d'entre eux n'affichent qu'une page, on peut donc penser que c'est par erreur qu'ils ont atterri la. Possible. Mais ca fait quand meme une chouette liste de pays. Merci a vous, meme involontairement.

Flanons donc.