Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

jeudi 25 novembre 2004

Et il ne restera que poussière... : mes doutes décomposés

Que peut faire un médecin légiste, même armé des meilleures intentions, lorsque le cadavre est tellement décomposé qu'il en est réduit à l'état de squelette ? C'est la question à laquelle Kay Scarpetta, médecin expert en Virginie, sait malheureusement trop bien que répondre. En effet, en deux ans pas moins de quatre couples ont disparu, et chaque fois ce n'est que plusieurs mois plus tard que leurs os ont été retrouvés. Impossible dès lors de déterminer les causes et les circonstances de la mort. Aussi, lorsqu'un cinquième couple disparaît, tout le monde craint le pire. D'autant plus que l'étudiante qui a disparu avec son compagnon est la fille de la très puissante responsable nationale anti-drogue. Celle-ci va évidemment jouer de sa position et de ses relations pour élucider cete disparition. Le FBI et les journalistes s'en mêlent également. Tout cela eviet bien vite une enquête compliquée pour Kay Scarpetta, prise entre les secrets et les exigences des uns et des autres.

J'avais émis quelques réserves sur le deuxième opus de cette série policière de Patricia Cornwell. Et il ne restera que poussière... n'en mérite pas. Ce troisième tome est du niveau du premier. Intrigue résussie, style agréable, digressions réalistes. J'ai particulièrement apprécié l'ambiance de suspicion instillée par les agents du FBI, qui veulent tout apprendre sans rien révéler de leurs propres informations. Même sans être parano, c'est crédible. Pas de doute, j'irai tôt ou tard lire le tome suivant.

Flânons donc.

mercredi 24 novembre 2004

Antéchrista : une pilule amère jusqu'à la nausée sinon jusqu'à la fin

Me revoilà dans le monde connu du grand public. Plus besoin en effet de présenter Amélie Nothomb ou presque. Je me contenterai de résumer en disant qu'elle écrit bien mais qu'elle est un peu jetée quand même. Et puis sa coutume de sortir un livre tous les ans à la rentrée, ça a ceci de bien que c'est plus simple de savoir où l'on en est, si on les a tous lus ou pas. Antéchrista n'est ainsi pas le dernier mais le précedent, la cuvée 2003.

Blanche est une jeune belge, étudiante en sciences po et légèrement asociale. Quand elle rencontre Christa sur les bancs de la fac, c'est l'éblouissement. Christa la remarque malgré une transparence maladive, et devient son amie. Amie ? Pas si sûr... car après avoir séduit les parents de Blanche, elle se révèle bien vite méprisante, manipulatrice, menteuse, tortionnaire. Une véritable Antéchrista.

Difficile de rester insensible à ce petit roman. Amélie Nothomb est passée maître dans l'art des héros sans réactions ou aux réactions à l'opposé de tout bon sens, pour mieux jouer avec les nôtres. Difficile de ne pas être dégoûté devant toutes les magouilles d'Antéchrista, la façon "admirable" dont elle pourrit la vie de cette "pauvre Blanche". Difficile de ne pas se demander "mais jusqu'où cela ira-t-il ?", tout en sachant très bien qu'avec cet auteur il est fort possible que cela aille jusqu'au bout (mais quel bout ?), ou bien nulle part. Fort heureusement pour nos nerfs éprouvés de lecteurs, Blanche finit par réagir. Une réaction salutaire et magistrale qui à mon sens sauve le livre autrement trop écoeurant. Un profil qui finalement me semble bien résumer beaucoup des livres d'Amélie Nothomb : bien écrit mais malsain jusqu'à la limite - seulement jusqu'à la limite.

Flânons donc.

mardi 23 novembre 2004

Et paf.

Ceci est très exactement ma centième note.
Joyeux centiversaire.

Flânons donc.

La fille de Dreïa : pas de l'or, mais du plaqué

Au cours de mes lectures, il m'arrive parfois de tâter de la science-fiction. De la connue, avec notamment le maître Asimov, et de la moins connue, comme c'est le cas ici. La fille de Dreïa est le premier tome d'un cycle intitulé Les Portes du Temps et écrit par Corinne Guitteaud.
Nous sommes dans un monde moyenâgeux et plus ou moins magique, bref un vrai monde de type "heroic fantasy" (désolé, pas de terme français équivalent à ma connaissance). Ce monde compte sept portes, surveillées chacune par un gardien ou une gardienne attitrés. Ces portes ouvrent sur un intermonde de limbes et de néant, peuplé de créatures pas toujours bienveillantes. Or justement une menace pèse sur ce monde car un gardien renégat a fait pénétrer une créature maléfique et bientôt son armée. Mais voilà que les autres gardiens font une découverte surprenante : Aÿrah, héroïne des temps jadis, s'est réincarnée dans le corps d'une jeune fille. Mille ans auparavant, elle avait déjà mené d'audacieux combats pour écarter un péril similaire. Personne ne sait au juste comment elle est revenue, mais tout le monde imagine bien pourquoi...

J'ai trouvé qu'il s'agissait là d'un roman de SF somme toute assez classique. Bien imaginé, bien raconté, mais sans originalité flagrante. Et puis, il y a le côté presque obligatoire de la SF : une "nomenclature" toute neuve pour les familles, les titres de noblesse, le bestiaire... C'est bien joli mais ça fait un peu plaqué. Tous ces noms bourrés de f, de g, de h et d'apostrophes ne facilitent pas vraiment la lecture. Un peu lourd. Mais dans l'ensemble, pour un auteur qui a tout juste mon âge, c'est remarquable.

Flânons donc.

dimanche 21 novembre 2004

Du spam dans les épinards

Certains d'entre vous s'en sont probablement rendu compte, je subis depuis quelques semaines (avec beaucoup d'autres) des vagues de spam dans les commentaires de ce carnet.
Pour en finir avec cette plaie, j'ai décidé tout bonnement de ne plus autoriser les liens dans les commentaires. C'est dommage, mais c'est nécessaire. Au moins pour le moment. Pour ceux qui voudraient tout de même signaler une page d'intérêt, je vous invite à le faire mais en supprimant juste le "http" du début.
Quant aux commentaires déjà déposés indûment, je vais m'occuper de les éliminer manuellement, mais cela prendra du temps, vu qu'il y en a sur presque toutes les notes. Merci de votre patience, maintenant nous sommes entre nous. :D

Flânons donc.

jeudi 18 novembre 2004

Poison vert : accro dès la première prise

Un peu de mou dans ma production carnetière ces derniers temps. Et pourtant, ce n'est pas faute de matière, car les livres s'accumulent sur ma table de chevet. Et des bons. Celui-ci est même très bon. Remarquable. Poison vert de Patric Nottret (chez Robert Laffont et maintenant en poche) a l'allure d'un gros pavé indigeste. Et pourtant, il ne m'a fallu qu'une petite vingtaine de pages pour comprendre que ce roman haletant avait tout pour plaire. J'ai savouré les 340 restantes avec bonheur.

A mon sens, il n'y manque rien. L'intrigue est digne des plus grands romans policiers, peut-être un tout petit peu trop complexe vers la fin mais ce n'est pas gênant. La structure est une démonstration de narrations entremêlées qui finissent par se rejoindre, de détails dissimulés ça et là qu'on comprend plus tard (ce qui manquait à Code vaudou). La base scientifique et botanique est sans faille (au contraire de Jardin fatal, à mon regret) et expliquée clairement même pour les non spécialistes. Les personnages sont pittoresques (presque trop puisque aucun d'entre eux n'est réellement terne) et l'on s'attache à eux avec une facilité déconcertante. Le style de l'auteur est précis mais n'exclut pas d'être un peu relevé ; j'aime bien les romans avec plus de 200 mots de vocabulaire (on apprend des choses et on n'est pas pris pour des crétins). Et la cerise pour couronner le gâteau (si si !) : des touches d'humour comme des pépites de chocolat parsemées au gré des pages. Grandiose.

Et l'histoire, grosse bête, tu n'en as pas dit un mot ?! J'y viens.
Pierre Sénéchal est un flic. C'est même un écoflic, car il appartient à la FREDE, la mésestimée brigade des délits sur l'environnement. Ainsi, quand la police découvre sur un cadavre mitraillé en forêt de Chevreuse un petit sachet avec une feuille et quatre graines que rien ne permet d'identifier, c'est lui qu'on appelle. Point de départ d'une longue enquête qui, d'espions industriels en biotechnologie, de tueurs à gages en trafiquants de drogue, le verra aboutir dans la forêt luxuriante de Guyane.
En trois mots :
Un régal. Courez.

Flânons donc.

Poison_vert