jeudi 29 avril 2004
Eliminez-vous les uns les autres
à 13h52 par le Flâneur divers
"Bonjour, ça peut plus durer"... Cela fait maintenant plusieurs années que les émissions dites de télé-réalité (voir ce que je pense de cette "réalité") se sont installées sur nos écrans. Beaucoup de choses on été dites et écrites, en particulier sur le loft, première d'entre elles (mais aucune ne mérite une majuscule, dont acte). On a parlé de secte - parallèle osé mais intéressant - ou plus classiquement de société totalitaire ici et là, voire de véritable hystérie, au sens psychiatrique et pathologique du terme.
Cependant sur la douzaine de programmes dont nous avons été gavés (eh oui, pas moins de douze, faites le compte : loft, popstars, starac, nouvelle star, maillon faible, survivor, opération séduction, temptation island, bachelor, joe millionaire et les récents colocataires et la ferme (oh oui ! "la ferme !") et excusez-moi si j'en ai oublié, je ne suis pas spécialiste, Dieu m'en garde), sur cette douzaine disais-je, tous ont un point commun. Pas la chaîne, pas le producteur ni l'audience : l'é-li-mi-na-tion. On peut en distinguer plusieurs types :
- la réglo : en fonction des performances (mais en l'écrivant j'ai un doute, existe-t-elle vraiment ? ah oui ! dans fear factor que j'avais oublié, du coup mon total monte à 13) ;
- l'arbitraire : prononcée par un jury, forcément composé "d'experts" ou de "professionnels" ;
- la friquée : ce sont les décéréb... pardon, les gentils téléspectateurs qui appellent pour voter à un tarif défiant toute concurrence ;
- la magouilleuse : c'est la même que la précédente, mais comme le système de comptage est parfaitement opaque, la prod' peut s'arranger pour virer qui elle veut quand elle veut ;
- la vicieuse : les candidats s'éliminent les uns les autres, d'où l'équation aussi simple à résoudre que la quadrature du cercle : avoir l'air sympa pour ne pas être éjecté mais manoeuvrer en douce pour faire virer les autres dans la plus totale hypocrisie.
Bien entendu les combinaisons sont possibles.
Tout ça évidemment dans le but de n'en garder qu'un, le gagnant. Ce qui m'amène à cette réflexion : si la télé n'est que le reflet (certes souvent déformé et exagéré) de notre société, dans quel monde vivons-nous ? Un monde où il ne doit toujours en rester qu'un de valable ? Un monde où toute performance, toute action ne vaut qu'à l'aune de celles qu'elle a permis d'éliminer ? Un monde où finalement tout individu n'existe que grâce à ceux qu'il a éliminés ?
Ca fait plutôt froid dans le dos...
Et si on arrêtait d'éliminer ? On doit bien pouvoir trouver une petite place pour tout le monde...
Flânons donc.
Cependant sur la douzaine de programmes dont nous avons été gavés (eh oui, pas moins de douze, faites le compte : loft, popstars, starac, nouvelle star, maillon faible, survivor, opération séduction, temptation island, bachelor, joe millionaire et les récents colocataires et la ferme (oh oui ! "la ferme !") et excusez-moi si j'en ai oublié, je ne suis pas spécialiste, Dieu m'en garde), sur cette douzaine disais-je, tous ont un point commun. Pas la chaîne, pas le producteur ni l'audience : l'é-li-mi-na-tion. On peut en distinguer plusieurs types :
- la réglo : en fonction des performances (mais en l'écrivant j'ai un doute, existe-t-elle vraiment ? ah oui ! dans fear factor que j'avais oublié, du coup mon total monte à 13) ;
- l'arbitraire : prononcée par un jury, forcément composé "d'experts" ou de "professionnels" ;
- la friquée : ce sont les décéréb... pardon, les gentils téléspectateurs qui appellent pour voter à un tarif défiant toute concurrence ;
- la magouilleuse : c'est la même que la précédente, mais comme le système de comptage est parfaitement opaque, la prod' peut s'arranger pour virer qui elle veut quand elle veut ;
- la vicieuse : les candidats s'éliminent les uns les autres, d'où l'équation aussi simple à résoudre que la quadrature du cercle : avoir l'air sympa pour ne pas être éjecté mais manoeuvrer en douce pour faire virer les autres dans la plus totale hypocrisie.
Bien entendu les combinaisons sont possibles.
Tout ça évidemment dans le but de n'en garder qu'un, le gagnant. Ce qui m'amène à cette réflexion : si la télé n'est que le reflet (certes souvent déformé et exagéré) de notre société, dans quel monde vivons-nous ? Un monde où il ne doit toujours en rester qu'un de valable ? Un monde où toute performance, toute action ne vaut qu'à l'aune de celles qu'elle a permis d'éliminer ? Un monde où finalement tout individu n'existe que grâce à ceux qu'il a éliminés ?
Ca fait plutôt froid dans le dos...
Et si on arrêtait d'éliminer ? On doit bien pouvoir trouver une petite place pour tout le monde...
Flânons donc.