Flâneur

Quelques mots d'un flâneur ordinaire...

jeudi 29 avril 2004

Eliminez-vous les uns les autres

"Bonjour, ça peut plus durer"... Cela fait maintenant plusieurs années que les émissions dites de télé-réalité (voir ce que je pense de cette "réalité") se sont installées sur nos écrans. Beaucoup de choses on été dites et écrites, en particulier sur le loft, première d'entre elles (mais aucune ne mérite une majuscule, dont acte). On a parlé de secte - parallèle osé mais intéressant - ou plus classiquement de société totalitaire ici et , voire de véritable hystérie, au sens psychiatrique et pathologique du terme.

Cependant sur la douzaine de programmes dont nous avons été gavés (eh oui, pas moins de douze, faites le compte : loft, popstars, starac, nouvelle star, maillon faible, survivor, opération séduction, temptation island, bachelor, joe millionaire et les récents colocataires et la ferme (oh oui ! "la ferme !") et excusez-moi si j'en ai oublié, je ne suis pas spécialiste, Dieu m'en garde), sur cette douzaine disais-je, tous ont un point commun. Pas la chaîne, pas le producteur ni l'audience : l'é-li-mi-na-tion. On peut en distinguer plusieurs types :
- la réglo : en fonction des performances (mais en l'écrivant j'ai un doute, existe-t-elle vraiment ? ah oui ! dans fear factor que j'avais oublié, du coup mon total monte à 13) ;
- l'arbitraire : prononcée par un jury, forcément composé "d'experts" ou de "professionnels" ;
- la friquée : ce sont les décéréb... pardon, les gentils téléspectateurs qui appellent pour voter à un tarif défiant toute concurrence ;
- la magouilleuse : c'est la même que la précédente, mais comme le système de comptage est parfaitement opaque, la prod' peut s'arranger pour virer qui elle veut quand elle veut ;
- la vicieuse : les candidats s'éliminent les uns les autres, d'où l'équation aussi simple à résoudre que la quadrature du cercle : avoir l'air sympa pour ne pas être éjecté mais manoeuvrer en douce pour faire virer les autres dans la plus totale hypocrisie.
Bien entendu les combinaisons sont possibles.

Tout ça évidemment dans le but de n'en garder qu'un, le gagnant. Ce qui m'amène à cette réflexion : si la télé n'est que le reflet (certes souvent déformé et exagéré) de notre société, dans quel monde vivons-nous ? Un monde où il ne doit toujours en rester qu'un de valable ? Un monde où toute performance, toute action ne vaut qu'à l'aune de celles qu'elle a permis d'éliminer ? Un monde où finalement tout individu n'existe que grâce à ceux qu'il a éliminés ?
Ca fait plutôt froid dans le dos...
Et si on arrêtait d'éliminer ? On doit bien pouvoir trouver une petite place pour tout le monde...

Flânons donc.

mercredi 21 avril 2004

Wagons à la traîne (3) : Daran sur scène, du rock plein les oreilles

Toujours dans la série "je rattrape le retard", j'ai eu l'occasion la semaine dernière d'aller à un concert. Près de Chartres, à Lucé pour être exact. Sur scène : Daran. Ca rappelle peut-être des souvenirs à certains d'entre vous : Dormir dehors en 1994 (...putain, dix ans !) c'était lui, avec son groupe de l'époque (Daran et les Chaises, maintenant c'est Daran tout court). Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est en général étiqueté "rock français", c'est-à-dire des chansons à base de guitare(s)-basse-batterie plutôt énergiques, et des textes en français, dans notre cas loin d'être idiots. Le tout servi par l'exceptionnelle voix de Daran. Et quand je dis voix, rien à voir avec les soi-disant voix dont on nous rebat les oreilles dans les nouvelle-pop-star-acadouilleries. Non, Daran c'est du massif, du profond, du qui va vous chercher les tripes.
Et en concert, c'est encore meilleur. Même avec relativement peu de monde dans le public, quelle ambiance, quelle énergie ! Bref, vous aurez compris, j'aime. Je recommande donc chaudement. Pour de plus amples informations (les dates des prochains concerts par exemple, dont un très bientôt près de Paris), voyez plutôt le site des fans, plus à jour et parfois plus au courant que le site officiel (daran.fr).

Flânons donc.

mardi 20 avril 2004

Wagons à la traîne (2) : Deux blogs, un lien

Comme il l'a dit lui-même, un océan ne nous séparait plus : une bonne raison pour envisager une rencontre. C'est donc avec plaisir que j'ai serré la main de mon éminent collègue Brio (qui lui me l'a serrée avec brio, mais c'est normal). Je me suis senti tout petit, parce que son blog jouit à juste titre d'une réputation flatteuse, d'une audience que je lui envie quand j'ai des pulsions mégalomaniaques, et d'un volume d'archives que j'atteindrai peut-être un jour si j'arrive à passer la troisième période de demi-vie de ce carnet. Parce qu'il est très grand, aussi ;)
Dans ce café parisien, nous avons parlé. De nous, de blogs, de BD, de littérature un peu ; d'écriture beaucoup. D'écrire ensemble pourquoi pas. Qui sait où cela nous mènera chacun...

Flânons donc.