Un nouveau commentaire sur un bouquin qui a aterri sur ma table de chevet. En l'occurrence Jardin fatal, de Patrick Cauvin. Je me dois de preciser en preambule que j'ai toujours beaucoup aime les livres de Cauvin, je pense les avoir tous lus ou presque, et si j'ecris parfois des choses un peu plus longues qu'un blog, que je continue a le faire et que ca me fait plaisir, c'est un peu grace a lui.

C'est evidemment avec le tres connu E=mc2, mon amour que j'ai commence. La suite parue recemment (Pythagore, je t'adore, 1999 il me semble) n'est pas mal non plus. Mais mon prefere est de loin Haute-Pierre, qui reunit a mon avis des ingredients de tres haute qualite : une intrigue en beton, des rebondissements a repetition, une histoire d'amour en contrepoint, l'intervention d'un enfant pour mettre un peu de fraicheur. Et ce style tres... "decontracte" qu'on aime ou pas (moi j'aime).

Mais revenons a nos moutons. Depuis quelques annees, je n'ai pas pu ne pas remarquer que Cauvin a evolue, et je dois avouer que j'aime moins. C'est plus une question d'histoires que de style, il y a de moins en moins d'enfants, les intrigues deviennent de plus en plus sanglantes... la preuve, chez Albin Michel ils l'ont passe dans la serie "Special suspense", aux cotes de Mary Higgins Clark, ce qui n'est pas pour moi une reference (en resume digressif, ses 2-3 premiers dont La nuit du Renard etaient tres bien, depuis elle ronronne).

C'est donc avec ces a priori positifs et negatifs que j'ai lu ce nouveau volume. Devore serait plus exact, car c'est vraiment facile a lire, ca coule tout seul (je veux dire par la que c'est pas du Proust ;-))

A la fin, voila ce que j'en retiens. Il manque probablement a ce livre une direction d'ensemble. Si le postulat de depart est fantastique (grace a un cocktail mysterieux, un rosier se libere de ses racines), le reste de l'histoire est plutot calme (compare par exemple au tres sombre la Reine du monde). A part un assassinat de derniere minute, cela ferait plutot penser a un "vieux" Cauvin. Quant au dernier chapitre, on saute allegrement dans la science fiction. N'aurait-il pas mieux valu choisir entre tout ca, et s'y tenir ?

Heureusement, le style est toujours la, et c'est quand meme tres agreable a lire (je me repete ?). Les fans de Cauvin apprecieront sans doute. Pour les autres, ca reste un bon bouquin de plage (comment ca l'ete est passe ? zut), bien distrayant. Pour les gens qui sont dans la partie, les incoherences scientifiques, raccourcis et corollaires hatifs leur sauteront aux yeux, mais ca reste plutot drole.

En bref : ca vaut le coup.

Flanons donc.