Premier d'une trilogie lue rapidement pour cause de long trajet à occuper, voici Le maître d'escrime, d'Arturo Pérez-Reverte (que je ne connaissais pas, maintenant c'est fait).
A Madrid, fin XIXème. L'Espagne se débat dans les troubles politiques de la fin de la royauté. Les rumeurs de complots et de coups d'état vont bon train. Mais Jaime Astarloa est indifférent à toute cette agitation. Il est l'un des derniers maîtres d'armes à enseigner l'art du combat au fleuret. La science de l'arme blanche, l'honneur qu'elle véhicule et qu'il inculque difficilement à une poignée de fils de riches, plus attirés par les armes à feu. Rien ne semble pouvoir altérer la rigidité et le lent déclin du vieux maître. Pourtant, lorsqu'une superbe femme pousse la porte de sa salle d'armes pour demander une leçon, sa vie bascule. Dans la trahison, la désillusion, le meurtre.

Que l'on ne s'y trompe pas, Le maître d'escrime est bien un roman policier. Le seul reproche que je me sente autorisé à formuler est celui d'une mise en place un peu longue. Le premier mort n'arrive en effet qu'à la moitié du volume. Pour le reste tout est clair, et l'enchaînement des situations implacable comme un assaut à pointes nues. J'ai particulièrement apprécié la psychologie soignée des personnages, le vieux maître en tête. Son personnage suranné, en retard d'un demi-siècle, est charmant de désuétude. Sa mystérieuse élève est tout aussi troublante.
Bref, je recommande sans réserve.

Flânons donc.