Avec la pluie d'aujourd'hui se sont envolés les ciels nocturnes de l'été. Sombres, profonds, ils ne donnaient la mesure de leur dimension que grâce au scintillement irrégulier des étoiles plus que lointaines. Celui de ce soir est laiteux, délavé, opalescent. Lumineux surtout, de ces lumières de ville oranges de sodium qu'il renvoie paresseusement vers le sol. Il n'est pourtant qu'une étape sur le chemin de l'extrême : le ciel de neige que l'on hésite même à appeler nocturne tellement il est brillant. Le tapis blanc au sol illumine de la même couleur abricotée que les lumières humaines assises à l'extrémité de leurs poteaux. Sous ce double regard allumé, le ciel floconneux d'hiver luit, sans vraiment savoir s'il ne fait pas déjà jour.